Les élèves des classes scientifiques ont aussi besoin de comprendre le monde qui les entoure.
Point de vue :
D’un côté les tentatives d’instrumentaliser l’Histoire au nom du « devoir du mémoire » (comme par exemple en faisant lire la lettre de Guy Mocquet dans les établissements scolaires), de l’autre cette décision gouvernementale de supprimer l’enseignement de l’Histoire Géographie en terminale S. Du moins de rendre la matière optionnelle, c’est-à-dire, dans les faits, moins importante aux yeux d’une majorité de lycéens souvent baignés dans une conception utilitariste à courte vue de leurs études : on n’étudie et on ne révise pas des matières pour ce qu’elles nous apportent en termes de connaissances ou de capacités de réflexion, on ne le fait que pour obtenir le baccalauréat, et on s’empresse de tout oublier !
Certes, on peut comprendre pourquoi les jeunes se préoccupent avant tout de réussir leurs études et d’obtenir leurs diplômes, mais qui se préoccupe de leur faire comprendre l’utilité de posséder une culture générale , élément clé de l’esprit critique ? On ne cesse de nous parler de mondialisation, mais on dévalorise l’Histoire et la Géographie ? !
Car quand bien même Luc Chatel cherche à rassurer sur le fait que les élèves de classe S auront suivi le même programme grâce en l’alourdissement du nombre d’heures en classe de première (qui passeraient de 2h 30 à 4h hebdomadaires) , cette mesure risque de diminuer encore l’intérêt des élèves que ces matières ne passionnent pas. Au total, le nombre d’heures consacrés à l’Histoire Géographie en lycée sera de fait moindre pour les élèves de ces sections et sa disparition comme épreuve du Bac la rendra moins importante. Combien d’élèves jugeront importante une matière qui ne pèse rien dans la réussite au Bac ?
On apprend que cette mesure, inspirée par l’actuel directeur de Sciences Po, serait en fait destinée… à améliorer les chances des élèves issus des sections littéraires dans l’accès à l’enseignement supérieur. Drôle de méthode qui consiste à renforcer les chances des uns… en diminuant l’éventail des savoirs des autres. Ca n’est certainement pas comme cela qu’on revalorisera la filière littéraire et les autres filières non scientifiques.
Les élèves des classes scientifiques ont autant besoin de connaissances de bases et de développer une capacité de réflexion sur le monde qui les entoure et sur son histoire que ceux des autres filières ont besoin d’un bagage minimum en matière scientifique.
Anton Suwalki