L’homme est un loup pour l’homme

Publié le par Anton Suwalki

Jean-Claude est un homme sympa, pas toujours très cohérent dans ses idées, mais en général  bien intentionné.  Ce jour-là, il passait dans mon bureau pour passer un moment à discuter de tout et de rien. Il passe en revue la réorganisation du  service, les salaires, la santé de sa petite fille, les perspectives des retraites. Je lui donne poliment mais sans trop d’attention le change de temps en temps, car je ne sais pas toujours où il veut en venir et que de toute façon, cette écoute distraite lui suffit parfaitement, au moins il n’est pas trop perturbé dans ses laborieux développements théoriques.

Et puis , brutalement , Jean-Claude débouche sur la réintroduction du loup en Haute Savoie et de l’Ours dans les Pyrénées. Quand il est question de la nature, Jean-Claude abandonne son flegme légendaire et devient un virulent prédicateur. Ces questions étant visiblement essentielles à ses yeux. Au bout d’un moment je l’arrête , lui faisant remarquer que je ne vois pas trop pourquoi on dépense autant d’énergie pour réintroduire artificiellement quelques animaux , souligne les attaques de troupeaux, et l’opposition compréhensible des bergers. Je lui demande s’il y a d’après lui une solution pour une coexistence de l’homme de la brebis et du loup. En fait de solution à ses yeux, elle ne réside pas dans une coexistence :   on n’a qu’à déplacer les populations des territoires où l’on réintroduit le loup !

Ce brave Jean-Claude, qui a sa carte syndicale, et se désespère souvent de cette société impitoyable, en vient à préférer l’animal à l’homme, et verrait d’un bon œil que le loup chasse l’homme.

Quand on dit que l’homme est un loup l’homme….

 

Anton Suwalki

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
R
La souche pyrénéenne est un mythe!<br /> Avant cette lubie de vouloir repeupler avec la réintroduction d'ours slovènes, la population se maintenait à une vingtaine d'individus qui vaquait des 2 côtés de la frontière et se maintenait sans faire trop de dégâts sur le cheptel. Sans doute avec plus d'ambitions côté espagnol grâce aux terrains à l'abandon plus importants qu'en France, réquisitionnés en plantation d'arbres fruitiers pour qu'ils puissent se nourrir autrement qu'avec du mouton, alors qu'en Slovénie les individus capturés l'ont été sur des aires de nourrissages garnies de carcasses de moutons! C'est réfléchi, non?<br /> Alors excuses moi pour la contradiction "scientifique"...<br /> <br /> 300 à 500 ours, mais c'est exactement le but qu'espèrent<br /> les escrolos, le retour à la vie sauvage, c'est pas le train fantôme, on n'est pas à la fête foraine!
Répondre
C
qu'on soit antiours je veux bien le comprendre....c'est a pres tout un choix personnel...je pense que la vie vaut davantage la peine d'etre vécu avec des parcs nationaux et un maintien de la biodiversité, et que ça vaut la peine de faire des efforts, mais on peut aussi considerer que sans les ours les pyrénées ne sont pas si mals et qu'on s'en passait jusqu'à présent...<br /> <br /> mais je n'aime pas les faux nez à part les faux becs de canard bien sur!<br /> <br /> dire qu'on n'est ni pro ni antiours dans un document et qu'on a simplement une approche scientifiquequi dénonce justement la réintroduction d'ours avec des termes de propagande "l'ensauvagement" des pyrénées ce n'est pas trop honnete...(soit dit en passant commençons à supprimer leur permis de chasseà certains Tartarins et on diminuera les risques d'ensauvagement...pour m'etre fait menacer de coup de fusil simplement parceque je me promenais en foret en periode de chasse et que je dérangeais ces messieurs je sais que certains d'entre eux sont bien plus dangereux que les ours, les bilans annuels des accidents de chasse le prouvent hélas).<br /> <br /> quand aux arguments "scientifiques", le seul qui soit avancé c'est qu'une population isolée d'ours bruns dans les pyrénées devrait compter au moins pour ne pas etre vouée à l'appauvrissement génétique et à l'extinction au moins 300à 500 ours. Et hop, du coup on laisse entendre que c'est le but, bonjour le train fantome!<br /> <br /> Cela dit, c'est vrai qu'une population isolée doit compter plusieurs centaines d'individus pour ne pas s'appauvrir génétiquement, mais à cette aulne à part peut-etre quelques grands parcs americains cette condition n'est remplie nulle part. les parcs naturels actuels ne sont que des ilots qui n'ont pas la taille critique pour maintenir la biodiversité et la seule solution pratiquée depuis longtemps c'est la gestion de la faune par echange d'individus entre les differents parcs et zoos..<br /> <br /> Si on le le fait pas il n'y aura plus d'ours bruns dans le monde d'ici un siecle et si on le fait une population d'ours brun de quelques dizaines d'individus peut se reconstituer et se maintenir ensuite dans les pyrénées comme dans d'autres zones protégées dans le monde.
Répondre
R
Bonsoir Anton, Canardos,<br /> Ce document un peu long mais il mérite de s'y attarder, un travail assez complet de la situation avec de vrais morceaux de références dedans!<br /> Comme pour les ogm, le problème reste le manque d'information ou la surcharge de désinformation? au choix...<br /> http://www.aspap.info/contenu/addip.htm?#bilan-addip
Répondre
R
Je r'viens avec mes gros sabots Canardos, juste pour apporter mon avis sur l'élevage extensif pas autant rémunérateur que l'activité des céréaliers mais un peu plus revalorisé avec des MAE (mesures agri environnementales, que je n'approuve pas forcément, puisqu'ayant refusé de signer un contrat bande verte), pour juguler la déprise de cette activité (montagne, handicaps naturels, etc.) parce que les candidats à l'installation ne se bousculent pas aux portillons. <br /> Il faudra comme dans les Abruzzes verser suffisemment de subsides pour compenser le dégout de voir dégradé le fruit de son boulot. <br /> Pour des vieux singes comme nous (la cinquantaine) ce genre de politique de développement ménageant à grands frais le maintien de prédateurs en nombre important et l'activité pastorale en instaurant une vitrine pour touristes écolos c'est mettre en place des réserves "d'indiens" et réellement la fin d'un vrai métier...mais peut-être que pour des jeunes éleveurs cela n'aura pas d'incidences?<br /> Les ours slovènes posent problèmes c/o eux, alors ce n'est pas par hasard si les autorités ne cachent pas l'opportunité de nous en larguer quelques uns...
Répondre
A
Etonnant aussi que le blog parle des actions d'Harisson Ford en faveur de l'environnement, et pas de ces charmantes demoiselles:<br /> http://www.orserie.fr/Photos-Monica-Cruz-et-Elsa-Pataky-posent-nues-pour-l-environnement
Répondre
C
effectivement je me suis trompé sur le nom de l'ourse, mais ça ne change rien au fond.<br /> <br /> les chasseurs ont eux meme reconnu que la battue était autant pour l'ours que pour le sanglier et vu les menaces que ces abrutis n'avaient proféré avant, la légitime défense ne tient pas la route...une ourse qui charge des chasseurs en ligne.... peu vraisemblable!<br /> <br /> l'affaire a été jugée en appel, certes mais la justice sait etre clemente quand le procureur et le ministre le demande et que toute condamnation risqu de susciter des amnifs.<br /> <br /> les recents jugements en faveur des faucheurs d'ogm le démontrent.<br /> <br /> quand à l'ours brun il est en voie de disparition en france, meme si il subsiste dans le monde, et si tout le monde raisonne en disant les ours c'est bien mais chez les autres il n'en subssitera plus.<br /> <br /> enfin, l'elevage extensif va peut-etre disparaitre mais pas à cause de 12 ours ou de quelques dizaines de loups, soyons serieux et prenons exemple sur les italiens qui dans les abruzzes ont su suffisamment subventionner la garde des troupeaux pour que les eleveurs acceptent à peu pres les loups.
Répondre
R
Canardos, l'ours Franska a été tamponnée sur la route par 2 bagnoles...Celle qui a été descendue par un chasseur était la dernière ours femelle de lignée pyrénées. Aussi il est facile de prétendre que la battue au sanglier était travestie en chasse à l'ours...Je n'ai pas assisté aux débats mais l'affaire a quand même été jugée en appel...<br /> Je rapelle que l'ours et le loup ne sont pas en danger d'extermination, par contre l'élevage ovin extensif et certaines races locales ovines le sont...à vous de voir...
Répondre
A
Espérons que Jean-Claude ne soit pas un anti-OGM, sinon bonjour l'ambiance au bureau... :D<br /> <br /> En passant, personne ne trouve bizarre la ressemblance de de design entre le blog Imposteurs et le blog inf'ogm ?<br /> http://www.infogm.org/<br /> <br /> Je dis ça, je ne dis rien.
Répondre
C
raison de plus pour ne pas laisser le monopole des préoccupations écologiques à ces tarés!
Répondre
A
Bonjour,<br /> L'écologie devient parfois "radicale", et se sert de la haine de l'homme. Le phénomène est assez virulent aux USA. A n'en pas douter, il arrive chez nous tout doucement.<br /> Amicalement<br /> agnès
Répondre
C
d'abord sur l'"incident" ou l'ourse "franska" a été abattue, que ce serait-il passé si ça avait été un randonneur?<br /> <br /> il s'agissait d'une battue soit-disant au sanglier mais en réalité à l'ours dont le but etait d'abattre des ours en "légitime defense"....effectivement il n'est pas prudent de débusquer une maman ours avec des petits, mais tout indique que le chasseur n'a pas été attaqué et que son proces a ressemblé à celui d'un faucheur d'ogm....complaisant...le parquet a demandé l'acquittement...le chasseur devait avoir une moustache à la Bové...<br /> <br /> pour rester serieux, meme dans des pays dans des etats unis et le canada ou il y a plus de cent mille ours les accidents graves sont rarrissimes, moyennant bien sur une education des touristes, ne pas manger devant les ours ou leur donner à manger....un panneau au canada proclame "un ours nourri est un ours mort".<br /> quand aux attaques de loup sur l'homme elles sent inexistantes.<br /> <br /> bien sur, il faut abattre les loups excedentaires et les individus qui se fixent durablement hors du territoire ou leur présence est tolérée, ramener dans les parcs nationaux les ours égarés, voire abattre les ours devenus trop familiers ou agressifs.<br /> <br /> mais comme pour les troupeaux ça se gere, et personnellement, je pense qu'un monde sans loups, sans ours, sans predateurs, cela serait vraiment un monde amputé de quelque chose d'important et que cela vaut le coup de faire un effort
Répondre
R
Bonsoir Canardos et Anton,<br /> Le pastoralisme en France est encore bien vivant dans les zones de réintroduction ou de "repeuplement naturel" (pour le loup), mais dire que ça se passe mieux ailleurs c'est ignorer les conditions d'élevage c/o nos voisins. En Italie ils ne s'éloignent plus guère des exploitations, ne paie pas un centimes pour le paturage et/ou comme en Espagne, nombreux sont les hameaux déserts. La production diffère, ce sont des laitiers, alors que les transhumants en France emmènent les agneaux.<br /> Les déprédations de chiens errants infiniements plus conséquentes que celles du loup ou de l'ours sont usurpées. Par exemple le wwf estime entre 150 000 et 500 000 le nb de moutons tués chaque année par des chiens errants (accidents divers compris) mais avoue "manquer d'études approfondies faute de moyens, de volonté scientifique ou politique." Je vous laisse méditer la dessus, mais quand on balance une telle fourchette, c'est plus une estimation "à la louche"!<br /> Enfin selon eux, une forte atteinte qui tourne autour de 2 à 3% du cheptel, sans aucune enquête répondant aux normes scientifiques reconnues, ni aucune biblio viennent confirmer ces chiffres.<br /> 4 années d'études menées par le CERPAM , résultats d'enquête (2006) sur 6 territoires d'élevages, irréprochable pour sa méthode et dans ses procédures, auprès de 195 éleveurs dans 3 régions françaises pour un total de 110 523 ovins. Résumé: "les taux de prédations s'établissent en moyenne à 0,25%/an et les fréquences d'attaques à 0,10 attaques par troupeaux et par an" On est loin des 2 ou 3% de nos spécialistes écolos.<br /> En France on a pleins de bonnes idées mais les problèmes inhérents ne sont jamais évalués encore moins anticipés...on a donc du s'affoler à subventionner des clotures mobiles électriques, des patous, une poignée de bénévoles pour aider à la surcharge de travail et de surveillance, mais c'est loin d'être suffisant et surtout viable. Alors évidemment sachant que ni le loup ni l'ours (slovène) n'est en voie de disparition, les éleveurs ont un peu les boules de servir la nouvelle lubie écolo!<br /> Bon, le chasseur qui s'est retrouvé nez à nez, même en le cataloguant de gros con au front bas, ça aurait donné quoi avec un randonneur? y' une photo là...<br /> http://legrandcharnier.neufblog.com/mon_weblog/2008/06/aprs-la-montre.html<br /> Quant à "réserver" des zones à loups ou à ours, on sait pertinemment qu'ils ne se cantonnerons pas dans le périmètre désigné!<br /> Sur a&e, GRW a fait un très bon résumé comme à son habitude...<br /> http://www.agriculture-environnement.fr/spip.php?article356<br /> Sinon de nombreux et intéressants articles sur <br /> http://www.pyrenees-pireneus.com/Pastoralisme-index.htm<br /> Ptoufle,<br /> les expertises en cas d'attaques ne sont pas faites à la légère, tu t'en doute, du reste les prédations sont très caractérisées qu'elles soient de l'ours ou du loup, pour l'indemnisation la démarche n'est pas non plus une partie de plaisir à commencer par qui prévenir... visiblement c'est l'ONCFS et non pas le vétérinaire ou la DDAF... <br /> Je doute qu'on puisse se satisfaire de l'indemnisation même si elle est correcte, je ne connais pas les tarifs.
Répondre
P
Pour rebondir sur ce que dit Canardos, il me semble important d'avoir la confirmation par expertise vétérinaire du nombre de moutons et chèvres effectivement tuées par les loups et ours.<br /> <br /> Il me semble que beaucoup les bergers trouvent pratique l'indemnité mise en place pour les cas d'attaque de loups ou ours, et tant pis si finalement c'était un chien errant ou une brebis malade croquée par son propre chien.<br /> <br /> Et les bergers de tomber dans l'emphase en dramatisant les conséquences, peut-être pour faire monter les indemnités...<br /> <br /> A vérifier donc.<br /> <br /> Quoiqu'il en soit même si il y a un intérêt à la réintroduction du loup, peut-être que l'énergie dépensée à le faire aurait pu être bien mieux utilisée.
Répondre
C
j'ajoute qu'à la marge on deplace bien apres les avoir indemnisées des populations pour faire un aeroport une voie de tgv ou un autoroute...on peut aussi envisager de deplacer certaines habitations ou de recuperer certaines terres cultivables pour restituer la continuété d'une réserve naturelle. evidemment il ne pourrait s'agir que d'ajustements mais je pense qu'un parc naturel est aussi important qu'un aeroport
Répondre
C
sans etre partisan de solutions aussi radicales que ton collegue qui veut deplacer les populations, je constate sur l'experience d'autres pays que la reintroduction de grands prédateurs comme le loup et l'ours est profitable en général pour les ecosystemes si evidemment des ecosystemes suffisamment préservés et grands subsistent...<br /> <br /> le loup pose relativement moins de problemes en italie et en espagne qu'en France tout simplement parce que les bergers accompagnent leurs troupeaux avec des chiens et ne les laissent pas vagabonder seuls dans la montagne contrairement à la france.<br /> <br /> en tous cas infiniment moins de problemes que les chiens errants et les pitbull.<br /> <br /> si cela se passe si mal en France c'est qu'on a pas pris en France ce facteur economique et humain en compte et qu'on se contente d'indemniser pour les carcasses.<br /> <br /> En Namibie on a dissuadé les pasteurs d'abattre les derniers guépard en leur fournissant des chiens de garde dressés dont la nourriture était également pris en charge.<br /> <br /> un autre probleme, c'est que ceux qui tirent des revenus du tourisme naturel ne sont pas forcement les eleveurs. Dans certaines reserves africaines on a reduit considerablement le braconnage en interessant des villages aux revenus du tourisme, car les gens se sont rendus comptes que les hippos et les elephants pouvaient rapporter davantage d'argent vivants que morts.<br /> <br /> Cela dit, meme si le probleme du loup etait pris convenablement il faudrait quand meme réguler leur population en abattant les individus excedentaires car les parcs nationaux ne sont plus assez grands pour que les mécanismes d'autoregulation soient suffisants.<br /> <br /> Et puis, meme avec une politique adaptée et intelligemment expliquée il y aura toujours des connards au front bas comme dans les Pyrénées ce chasseur soit disant en état de légitime défense qui a abattu froidement une ourse avec des petits.<br /> <br /> En acquittant ce tartarin de tarascon, la justice a passé un mauvais message!
Répondre