Exclusif : Ségolène Royal bientôt sous les ponts de Paris !
La politique politicienne fait rarement bon ménage avec la science et l’expertise. Alors que ces dernières ont pour but de produire de la connaissance objective sur le monde, et devraient être des outils au service d’une action politique éclairée, les politiciens attendent en général d’elles une légitimation des actions qu’ils veulent mener pour plaire à une clientèle électorale. D’où leurs tentatives d’ingérence dès lors que le discours scientifique n’est pas celui qu’ils souhaitent entendre.
Deux interventions politiques récentes relèvent de cette tentative, dans un cas réussie, de dicter aux experts ce qu’ils doivent dire.
Yann Wehrling
C’est notamment le cas de Yann Wehrling, porte-parole du MODEM, auteur d’une tribune particulièrement gonflée dans le JDD «Oui, les inondations ont un lien avec le changement climatique… Scientifiques, affirmez-le! » (1). Les arts plastiques mènent décidemment à l’omniscience ! Yann Wehrling demande en fait aux scientifiques d’affirmer un « lien » entre une tendance climatique et un enchainement d’événements météorologiques (et une situation hydrologique préalable ) qui ont conduit à une crue certes, exceptionnelle de la Seine et de ses affluents, mais qui s’est déjà produite dans un passé lointain (les crues de 1658(2) et de 1910 furent plus importantes). Contrairement à ce que dit Wehrling, Il est totalement impossible de rattacher un événement isolé à un quelconque réchauffement climatique, à moins d’être capable de démontrer qu’il n’aurait pas pu se produire sans ce réchauffement . On peut d’ailleurs parier que si l’an prochain, c’est une sécheresse qui sévit au mois de Juin, il nous pondra une tribune « Oui, la sécheresse a un lien avec le changement climatique… Scientifiques, affirmez-le! ». Et pareil dans le cas d’avalanches de neige !
L’affirmation que Yann Wehrling demande aux scientifiques de cautionner est d’autant plus ridicule que ceux-ci ne sont pas même pas en mesure d’affirmer dans quel sens vont évoluer les précipitations sous nos lattitudes. Les modèles se contredisent largement sur le sujet(3)!
Ségolène Royal
Le meilleur service que Yann Wehrling pourrait rendre à la science climatique serait de retourner à ses coloriages. Mais que faire de Ségolène Royal, autrement plus nuisible compte tenu de ses fonctions ? Certes, quel que soit le domaine, la compétence n’est pas toujours requise pour obtenir un portefeuille ministériel. Par contre, dans le cas de l’écologie, l’incompétence semble être une condition absolue pour avoir une chance de devenir ministre. On se souvient « des gènes dans le RoundUp » « découverts » par Philippe Martin, ou des tirades désopilantes de Delphine Batho à propos de la « logique de la chaîne alimentaire ».
A l’incompétence de ses prédécesseurs, Royal ajoute l’arrogance et l’autoritarisme. Et lorsque les experts ne lui donnent pas raison, elle décide de se passer de leur avis, quand elle ne leur impose pas leur conduite. Un récent épisode, qui peut sembler anecdotique, en dit long sur le personnage. Ainsi, à l’heure des crues de début Juin, la ministre a décidé d’imposer de placer la Seine Maritime en alerte rouge météo, contre l’avis des experts Météo-France et du Service central d'hydrométéorologie (4). Dépourvue de tout sens du ridicule, Royal se croit même autorisée à expliquer aux experts que « tous ces mécanismes sont quand même très complexes à identifier dans leur impact. »Très complexes, certes, ce qui justifierait d’autant plus que la diva se la ferme, vu qu’elle est selon toute évidence la moins bien placée pour comprendre toute cette complexité .Mais la capricieuse aura son alerte rouge, finalement levée le lendemain matin.
Certains rétorqueront que cet épisode n’est que révélateur de la mentalité du personnage,mais qu’il est en lui-même sans conséquence. Je ne suis pas d’accord . Car si des « niveaux de vigilance » existent, c’est bien pour permettre au public de distinguer les niveaux de dangers associés à une situation météorologique et la conduite à suivre en fonction du niveau de danger. Il est donc impératif que « des phénomènes dangereux d’intensité exceptionnelle » ne soient pas banalisés, pour que l‘alerte rouge fonctionne lorsque la situation se présente vraiment. Ici, c’est l’ingérence de Ségolène Royal qui est dangereuse, ou plutôt risquée (est-elle seulement capable de comprendre la différence entre risque et danger ?)
Pour cette alerte rouge injustifiée, Royal mériterait un carton rouge, mais ne rêvons pas. Alors, comment s’en débarrasser ? Nous nous sommes dits que puisqu’elle aime tant lancer des alertes, elle pourrait faire œuvre utile en démissionnant de son ministère, et en prenant la place du zouave du pont de l’Alma, qui doit s'ennuyer entre deux crues historiques. Quatre tenues seraient fournies à madame Royal, une verte, une jaune, une orange, et une rouge qu’elle enfilerait à chaque fois que l’eau de la Seine lui chatouille les orteils.
Faire le zouave, c’est parfaitement dans les cordes de notre ministre. Et puisqu’on parle de cordes, elle aurait tout loisir d’utiliser ses cordes vocales pour alerter les riverains. Quelle sympathique attraction pour les touristes,avides de découvrir notre folklore national ! Un nouveau boum de fréquentation des bateaux-mouches est à attendre.
Certains craignent-ils que les pilotes de ces bateaux succombent au chant de la sirène Royal? Bah ! Jusqu’à présent, elle n’a réussi à faire chavirer qu’un capitaine de pédalo….
Anton Suwalki
(2) en plein petit âge glaciaire !
(3) Le climat de la France au XXIe siècle G. Ouzeau, M. Déqué, M. Jouini, S. Planton, R. Vautard Sous la direction de Jean Jouzel, Ed 2014
(4)http://www.marianne.net/inondations-quand-segolene-royal-fait-lecon-aux-experts-meteo-100243478.html