Technologie : quand les nageoires des baleines inspirent les ingénieurs
L’innovation technologique doit beaucoup à l’observation de la nature, et s’en inspire souvent.
En voici un exemple récent.
Lorsqu’un hélicoptère se déplace, les pales de son rotor principal sont tantôt avançantes tantôt reculantes par rapport à la progression de l’engin. En phase reculante, les pales sont soumises à un phénomène aérodynamique appelé décrochage dynamique (1) qui provoque une perte de portance de l’appareil. Ce qui entraine une instabilité, des vibrations inconfortables, et limite fortement la maniabilité et la vitesse de ce type d’aéronef, compte tenu du danger que cela représente. Or les chercheurs qui étudient les baleines ont découvert que les baleines à bosse sont capables d’une grande vélocité et d’exploits acrobatiques sous-marins, en dépit de leur taille. Cette capacité est en en partie due aux bosselures qu’elles ont sur le principal bord de leurs nageoires pectorales(2).
C’est de cette caractéristique des baleines à bosse que des ingénieurs du Centre d’études aérospatiales allemand (DLR) se sont inspirés pour tenter d’augmenter la stabilité des hélicoptères (3). Ils ont collé des œillets de caoutchouc sur le bord principal des pales d’un rotor qu’ils ont testé en soufflerie. Encouragés par les résultats, ils sont passés à des essais en vol. Les résultats sont suffisamment probants pour que les pilotes d’essai remarquent immédiatement la différence. Les tests continuent, et si aucun problème n’est identifié, les pales de rotor à bosses pourraient bientôt faire partie du design des nouveaux hélicoptères.
Anton Suwalki
Notes :
(2) pectorales et non dorsales comme c’est écrit à tort dans l’article phys.org (référence 3)
(3) http://phys.org/news/2012-02-german-mimic-humpback-whale-helicopter.html