Où le PCF veut-il en venir avec les OGM, une lettre de Gilles Mercier
Gilles Mercier est chargé de recherche à l’INSERM, syndicaliste CGT et membre du PCF. Nous vous invitons à prendre connaissance de la lettre qu’il a adressé aux élus nationaux de son parti. Ce courrier a été publié sur le site Réveil communiste . Rarement , une question aura autant « semé la zizanie » dans les partis politiques (1)…
Est-il utile de préciser que nous partageons largement le point de vue exprimé ci-dessous sur cette question des OGM, et sur sa critique d’une position qui consiste à « à mythifier un monde qui n'existe plus. », à « valoriser l'irrationnel, les peurs » ,et « à accompagner l'idéologie de l'ordre naturel ouvertement opposée à la science et au progrès. »
Anton Suwalki.
Aux députés et aux sénateurs communistes, par Gilles Mercier
J'aimerai comprendre où le groupe communiste à l'Assemblée Nationale et au Sénat veut en venir avec les OGM. Quelle position de fond a-t-il sur la question? Il est de plus en plus manifeste que
sa position au parlement est celle des associations anti-OGM dont il semble être de fait le porte parole, associations qui sont toutes contre le développement de la science dans l'agriculture,
les mêmes sont contre le développement de la science en médecine ( voir le site http://www.acecomed.org/ et le document joint de
l'association Kokopelli). Que défendez vous ? Une agriculture auto suffisante telle qu'elle est décrite dans les différents numéros de la revue l'Ecologiste ? Camarades comment une technologie
peut elle assujettir les paysans ? Par quels mécanismes les sociétés qui fournissent les technologies dirigent-elles les politiques agricoles ? Dans sa question préalable, A Chassaigne vante une
agriculture subordonnée à l'empirisme au rationnement technologique, celle d'une agriculture installée dans l'ordre éternel des champs. Cette agriculture harmonieuse, naturelle serait
déstructurée par l'arrivée de la technologie artificielle des OGM, emblématique des multinationales. Pour alimenter les craintes, Il accumule les poncifs anti-OGM sur leurs dangers supposés qui
sont tous invalidés par les données expérimentales. En fait il s'agit de lutter contre la socialisation de l'agriculture en mythifiant un monde qui n'existe plus. (..)
Lire sur la suite :
http://reveilcommuniste.over-blog.fr/article-19728717.html
Note :
(1) Ainsi que le remarque Jean-Paul Oury,d’Alternative libérale, qui publie une tribune dans le Monde du 20 Mai et
qui souligne très justement : « il apparaît clairement que ça n'est pas
l'appartenance à une famille politique qui définit le fait que l'on soit plutôt pro, ou plutôt anti. En ce sens, la querelle des OGM n'est pas politique, elle est idéologique : elle oppose deux
visions du rapport "homme/nature" qui se trouvent également réparties à gauche et à droite : la position qui consiste à se définir comme anti-OGM est une vision conservatrice du vivant. Elle est,
comme nous l'avons démontré par ailleurs, issue d'une philosophie naturaliste qui voit la nature comme un patrimoine à conserver et auquel l'homme resterait soumis. De ce point de vue, toute
"manipulation" devient suspecte, alors que les produits qui sont estampillés "naturels" apparaissent, eux, comme étant au-dessus de tout soupçon. »