Frédérick Lemarchand, sociologue ou ventriloque ?
On n’attendait plus que lui : Frédérick Lemarchand, sociologue , maître de conférences à l’Université de Caen, et membre du CRIIGEN a jugé utile de commenter dans une tribune publiée par Les Échos, les réaction suscitées par la dernière étude de Séralini et sa médiatisation outrancière. Que nous disent les rats du Professeur Séralini ? (1) Une inversion qui peut sembler bizarre- N’est-ce pas Séralini qui dit des choses à propos des rats nourris au maïs NK 603 ? - à ceux qui ne connaissent mal les procédés rhétoriques de la pensée postmoderne. La solution à la fin de l’article.
Mes commentaires sont en bleu.
Anton Suwalki
Membre du Conseil scientifique du CRIIGEN, et donc informé de l’existence de l’étude publiée par l’équipe de Gilles-Eric Séralini sur le maïs transgénique NK603 depuis le début, j’avais choisi de ne pas prendre parti dans une controverse scientifique qui ne relève pas de la compétence liée à mon métier de sociologue. Certes…
L’annonce une fois faite des résultats de l’expérimentation a, par contre, produit un phénomène social dont la nature et l’ampleur m’ont donné à penser.
Le phénomène en question est surtout un tempête médiatique , volontairement déclenchée par le CRIIGEN auquel Lemarchand appartient.
Les propos qui suivent visent donc à tenter une sortie des impasses apparentes de la controverse, pour considérer que, malgré tout et quelle que soit la pertinence de la méthode expérimentale, la publication de l’étude est une source de connaissance.
Nb : il n’y a aucune impasse ! la pertinence de l’étude est absolument nulle, la controverse est donc réglée, en tout cas sur le plan scientifique.
La récente publication d’une étude toxicologique, réalisée par une équipe de l’Université de Caen et portant sur l’évaluation de la dangerosité du maïs NK603 et du pesticide associé, le Round Up, tous deux développés par la firme Monsanto, n’a pas fini de produire une controverse sans précédent dans l’histoire des crises environnementales et technologiques.
N’importe quoi , il n’y a strictement aucune crise environnementale ou technologique , et même pas le début d’un moindre problème sanitaire démontré : il n’y a qu’un coup monté de mauvais scientifiques et des journalistes en mal de scoop pour faire le buzz médiatique.
La spécificité de la situation est de placer au centre du débat la production de l’expertise scientifique, c’est-à-dire une évaluation censément rationnelle, d’un produit destiné à l’alimentation animale.
On notera les petites touches anodines dans le discours pour faire passer en contrebande des idées : « censément » rationnelle pour induire que l’expertise en question ne l’est pas. Parole de sociologue qui avoue pourtant son incompétence totale sur le sujet.
En moins d’un mois, des centaines d’institutions scientifiques, politiques et financières dans le monde se sont retrouvées peu ou prou confrontées, voire impliquées dans cette affaire.
Quelles institutions financières ? Pourquoi « impliquées » ? Cela prend-il le sens d’une quelconque culpabilité ? Qui s’est rendu coupable de quoi que ce soit dans cette affaire, sinon ceux qui ont violé l’éthique scientifique et la déontologie journalistique ?
En France, l’onde de choc n’a épargné ni les Académies, ni ANSES ou HCB, pas plus que les Ministères afférents, produisant parallèlement une mobilisation citoyenne de grande envergure, d’autant plus que la publication de « l’étude qui fait peur » a été accompagnée par la diffusion de deux films documentaires et de la publication d’un ouvrage.
Quelle mobilisation citoyenne de grande envergure ? Où sont les masses « citoyennes » là-dedans ? Qui s’est mobilisé, à part les relais habituels de Séralini and co ? On notera que MR Lemarchand ne voit a priori aucun problème à propos de l’orchestration d’une campagne d’autopromotion publicitaire qui a accompagné de la publication de cette étude.
Cependant, les très nombreuses parties-prenantes du débat semblent être en butte à la seule question de savoir si cette étude, aux résultats spectaculaires si l’on en juge la taille des tumeurs développées par les rongeurs au bout de deux ans de nourriture génétiquement modifiées (avec ou sans pesticides), « dit la vérité » sur la question qu’elle entend poser. Se serait-on trompé dans le protocole ? Les rats choisis sont-ils de « bonne souche » pour ce type d’expérimentation ? A-t-on procédé, ensuite, aux bons calculs ? etc.
Très amusant, le sociologue a peut-être du temps à perdre et en tant qu’universitaire l’argent public .Quelle autre question préalable digne d’intérêt y aurait-il en dehors de celle de savoir si ces résultats « spectaculaires » , ont une quelconque pertinence scientifique ? Si la réponse a cette question est négative, il n’y a plus qu’à passer à autre chose, dans l’attente résignée de la prochaine étude bidon.
Et une étrange dichotomie semble se dessiner entre l’image, effrayante, des rats malades – que nous pourrions nommer la substance – et l’abstraction rationaliste du calcul statistique. Nous n’attendions pas des aveux aussi spontanés ! D’un côté, en effet, des rats torturés pour obtenir des photos croustillantes, la science spectacle, de l’autre l’ « abstraction rationaliste », c’est-à-dire tout simplement, la recherche de la vérité, le refus du chantage à l’émotion. dont la maîtrise appartient aux seuls experts, c’est-à-dire à ceux qui s’octroient ce titre. Lemarchand prétendrait-il que les experts s’autoproclament ? Qu’il jette donc un coup d’œil au CV des experts autoproclamés du CRIIGEN.
En prenant un peu de hauteur, (la suite montre en effet les hauteurs himalayennes de la pensée lemarchandienne) nous pourrions dire que s’affrontent, sous les regards inquiets des citoyens consommateurs de produits issus de l’agro-industrie, les partisans de la « bonne science », indépendante et démocratique, et ceux de la « vraie science » institutionnelle et académique. On peut s’interroger sur le statut des guillemets utilisées, et sur l’absence de celles-ci entre « indépendante et démocratique » : indépendants, tel est en effet l’épithète dont s’affublent GES & co, avec un degré de crédibilité nul. La science démocratique, c’est comme la science citoyenne ou prolétarienne, c’est un non-sens démagogique. Imaginons déterminer la vitesse des neutrinos par référendum ? Quant à ce qu’il appelle la science institutionnelle et académique, c’est tout simplement celle qui est basée sur des exigences de méthode et de rigueur, ce que les sociologues de la mouvance de Lemarchand détestent.
N’étant pas en mesure, par ma formation sociologique, d’apprécier les qualités intrinsèques d’un tel travail de recherche, il me semble qu’au-delà du débat qui se prolonge sur le choix de la méthode expérimentale, la publication de l’étude constitue pour les sciences humaines, et plus largement pour la société, un objet heuristique, c’est-à-dire producteur de connaissances. Traduisez : je n’y comprends rien à tout cela, mais ça n’est pas grave, c’est un excellent sujet de bavardage. De quoi l’étude du Professeur Séralini est-elle, en d’autres termes, l’analyseur ou le révélateur ?
L’affabulation scientiste : ce qui suit révèle surtout les divagations pseudo-scientifiques de l’auteur que l’existence d’une « affabulation scientiste ».
Pour prendre une métaphore biologique (ce qu’il faut toutefois éviter en sociologie…) - pitoyable figure de style, il faut éviter de le faire, mais je le fais quand même !!!- nous pourrions considérer que la publication de cette étude à activé les défenses immunitaires du système industrialo-financier qui organise sa défense comme le ferait un organisme, en tentant de neutraliser l’intrus. Ce processus viral, que nous situons dans le prolongement des analyses faites par Jean Baudrillard (un incurable bavard comme Lemarchand) dans les années 80, agit comme un puissant révélateur de la nature de la structure sociale dans laquelle émerge le phénomène.Réflexion faite, Lemarchand aurait mieux fait de s’abstenir d’utiliser la métaphore, car il ne fait finalement qu’assimiler GES à un agent infectieux. Pas sûr que celui-ci apprécie… Elle dévoile l’existence d’une organisation très élaborée visant à interdire toute critique du « progrès technique » et à maintenir intacte l’idéologie qui sous-tend la production technique, source de profit pour le capitalisme financier. La crise générée nous éclaire au passage sur la nature de la « science » en question, convoquée tant par les forces « conservatrices » liées aux lobbies industriels et financiers – qui ont intérêt à ce que rien ne change - que par les experts agissant au nom de l’intérêt général, comme Gilles-Eric Séralini. Mais bien sûr, d’un côté la science liée aux lobbies, de l’autre le chevalier blanc qui agit au nom de l’intérêt général : GES a fait don de sa personne à l’humanité. Et rien dans son attitude, ne pourrait évoquer une quelconque recherche de son intérêt personnel… Lemarchand nous prend vraiment pour des imbéciles. Or, comme nous l’ont appris les philosophes, la science comme institution et comme imaginaire social telle qu'elle s'est émancipée avec les Lumières est un projet achevé. Nous sommes entrés dans l'ère de la technoscience, non plus heuristique mais opératoire, non plus théorique mais programmatique, et corolairement dans ce qu’Ulrich Beck a appelé la société du risque. Aux garanties et aux certitudes scientifiques ont succédé les menaces et les catastrophes technologiques. La curiosité et l'indépendance du savant ont cédé la place à l'aliénation au marché, au contrôle des lobbies.
Au final, que retenir de cette longue et indigeste tirade ? Quel rapport entre la façon dont la majorité des scientifiques ont réagi à cette étude bidon et ce soliloque sur la technoscience « non plus heuristique mais opératoire » ( ???), sur les menaces et les catastrophes technologiques (lesquelles, cher professeur ?) , l’aliénation du savant ? En quoi démontre-t-il « l’existence d’une organisation très élaborée visant à interdire toute critique du « progrès technique » » ? Tellement élaborée, à vrai dire, qu’il est incapable d’apporter la preuve de son existence. Bref, le crime était presque parfait, mais c'était sans compter sur le sociologue extralucide…
On a ainsi pu constater au cours de la présente «crise» - étymologiquement moment de l’exercice du jugement ( ???) – la partialité d’institutions incarnant « la Science » (les académies de Médecine, d'Agriculture, de Pharmacie, des Sciences, des Technologies, et Vétérinaire ont publié un avis sans avoir préalablement consulté leurs membres) - une commission a été nommée par les 6 académies, rien de plus banal dans ce genre d’affaire, encore faudrait il démontrer que le jugement rendu était partial- tout comme l’indéfectible mobilisation d’organisations telles que l’AFBV (Association française de biologie végétale, organisme de lobbying industriel présidée par M. Fellous) ou encore l’activisme de blogs tels que « Imposteurs » qui s’érige en défenseur de la « science » par des procédés diffamatoires utilisés par les sites intégristes politiques ou religieux, l’ensemble constituant un dispositif mu par une logique organisationnelle issue de l’expérience industrielle .Toute l’idiotie de la théorie du complot illustrée dans ces 3 misérables exemples : faire semblant de croire que les 6 académies , l’AFBV et Imposteurs agissent de manière concertée. J’apprends donc que je suis au centre du complot international visant à déstabiliser GES et le CRIIGEN . Pas sûr que ma modestie y résiste. Nous apprenons que « l’ensemble [constitue] un dispositif mu par une logique organisationnelle issue de l’expérience industrielle » , une formule absconse qui permet de faire passer quelques idées grossières pour des réflexions savantes et profondes.
Interroger la science "de l'intérieur", d'un point de vue épistémologique -tout le savoir épistémologique de Lemarchand : d’un côté il y a les lobbies, de l’autre le bon GES uniquement soucieux de l’intérêt général… consiste à ne suffit donc plus, dans la mesure où celle-ci est déterminée de l'extérieur, depuis sa périphérie, par des appareils d’État ou des organisations financières. -Rappelons que l’état français s’est empressé de justifier le maintien du moratoire, quant aux organisations financières, j’ignorais qu’elles avaient joué un rôle dans le fait que GES perde son triple A… Il faut donc porter sur elle un regard politique et critique afin d'en saisir la véritable nature, une nature où se mêlent volonté de puissance, productivisme, fascination dogmatique pour la technique et passion de l'artifice. Nous savons désormais, comme l'avait écrit Habermas, que tout ce qui est techniquement possible sera réalisé, au risque d'y sacrifier la santé publique et ce qui reste de part habitable de notre monde sur l’autel du profit. La révolution biotechnologique nous met en demeure de réfléchir à nos valeurs, à nos attentes et à nos croyances, en nous engageant volens nolens dans un débat démocratique, à condition toutefois que des institutions puissent lui donner lieu. On reconnaît là la technique d’enfumage du bavard : « élever » le débat jusqu’à ce qu’on ne se souvienne plus de la question posée au départ.
La rupture du pacte prométhéen rien que ça…
Elle révèle, ensuite, l’existence d’une profonde rupture, celle d’un divorce consommé entre la société – que l’on qualifie abusivement de « civile » bien malin qui pourrait expliquer ce qu’il a voulu dire par là, ce qui est certain par contre, c’est qu’assimiler les militants anti-OGM à la société est très abusif - et l’appareil technocratique et financier. Rappelons la véritable finalité des OGM, c’est-à-dire non pas la recherche d’une quelconque efficience agronomique, et encore moins la satisfaction d’objectifs humanitaires (lutter contre la faim dans le monde) car il s’agit précisément du contraire : on notera la grande maîtrise de Lemarchand dans l’art de la démonstration : « ça n’est pas ça car c’est précisément le contraire » faire main basse sur le premier marché mondial devant l’armement ou l’automobile, celui de l’alimentation. Par le simple fait de vouloir s’approprier, par l’intermédiaire de brevets sur le vivant, les bénéfices d’un travail produit gratuitement par la naturecomme le rappelle inlassablement J.-P. Berlan, Directeur de recherche à l’INRA, le système technique et financier entend contraindre tout agriculteur – quoi que solvable de préférence – qui entend tirer les fruits de la nature à partager son bénéfice, pour ne pas dire à lui en extorquer la plus grande part . les semences ne représentent que 2,7 milliards de chiffre d’affaires en France (2), à comparer aux 139 milliards que représente le marché de l’alimentation (3). Il serait au passage utile de comparer la part du gâteau des semenciers et celle des sponsors du CRIIGEN, tels que CARREFOUR et AUCHAN. Le philistin s’émerveille forcément devant « le travail produit gratuitement par la nature », oubliant celui de l’agriculteur et du sélectionneur. Inutile pour lui de s’interroger sur le fait que l’immense majorité des agriculteurs choisissent d’être dépendants des semenciers, plutôt que de ressemer leur propres graines. Pour le plaisir de se faire spolier, peut-être ? Jeremy Rifkin, Président de la Foundation on economic trends, rappelait récemment que 84% de la productivité mondiale provient de la photosynthèse (à laquelle nous devons les énergies fossiles, etc.) et le reste seulement au capital. Ou comment se pâmer devant des chiffres qui ne veulent en fait rien dire. S’ils valaient dire quelque chose, il faudrait en effet en déduire que la société a à peine progressé depuis l’époque des chasseurs cueilleurs ! A quoi attribuer l’essor prodigieux des rendements céréaliers depuis les années 50 (4)? A une variation soudaine de l’activité solaire ?
Or, les biotechnologies végétales réelles, celle qui poussent dans les champs, donnent de bien piètre résultats face aux promesses affichées : productivité et rendement stagnent, problèmes sanitaires dus à la mutation des insectes prédateurs et hybridation avec d’autres espèces naturelles, sans compter l’accélération de l’appauvrissement de la biodiversité lié à la monoculture… Incontestablement, Lemarchand est très doué en matière de copier/coller. ce qui a causé de nombreux procès aux Etats-Unis et une situation de quasi-moratoire dans la majeure partie des pays européens. Quel culot de prétendre que les moratoires en Europe seraient liés à des promesses non tenues des OGM ! C’est de ce point de vue que cette étude est « de trop » pour le lobby biotechnologique, surgissant au moment où les promoteurs de produits transgéniques en ont le moins besoin, pris entre les contraintes techniques liées au temps incompressible que nécessite l’élaboration de nouvelles variétés à mettre sur le marché (leur durée de vie au catalogue des semences étant, comme pour tout produit de consommation, relativement brève et chaque interdiction nécessite de nouveaux investissements), et une opposition sociale et politique tenace, du moins en Europe, laquelle constitue le deuxième marché solvable après les Etats-Unis, soit 13 milliards de dollars au niveau mondial en 2011. Tiens d’où sort ce chiffre ?
Michel Foucault avait intitulé un de ses derniers cours Il faut défendre la société, questionnant la mutation du pouvoir souverain en « biopouvoir », un pouvoir par la manipulation et la stimulation de la vie ( ???). Ce que refuse et anticipe, d’une certaine manière, la société civile dans sa diversité, c’est précisément la perspective d’une confiscation plus accrue des moyens de se nourrir comme bien commun et d’une hypothèque sur la santé comme bien commun également, à travers la question de l’évaluation sanitaire des produits actuellement commercialisés. Si défendre la société signifie à la fois se donner les moyens d’exercer un pouvoir politique susceptible d’endiguer les intérêts économiques (c’est le sens de la demande d’expertise indépendante) et être capable de se reconnaître dans cette forme du pouvoir, alors les rats du Professeur Séralini peuvent apparaître des signaux d’alerte en même temps que les porte-voix malheureux de cette parole de résistance diffuse. Nous y voilà ! Il est courant dans certains milieux des sciences humaines de recourir à ce genre de rhétorique détestable. Les rats ont enfin parlé. Ils ont exprimé « une parole de résistance diffuse ». Les rats nourris aux OGM sont-ils vraiment malades ? Peu importe , ils « clament » notre inquiétude et ils sont même porteurs d’un message politique de résistance ! En tant que « froid rationaliste » , je pense que des rats morts sous les mauvais traitements de l’équipe de GES n’ont pas grand chose à dire, et que les voix que l’on entend sont plutôt celles des ventriloques qui les agitent sous notre nez.
On attend de l’équipe du CRIIGEN qu’elle confirme l’aveu de Lemarchand : le but n’était pas de faire une étude toxicologique, même en dilettante, mais de faire de la propagande.
Anton Suwalki
Épilogue : certains lecteurs s’amuseront avec moi d’avoir découvert que le blog Imposteurs était au centre du « complot ». Nous les laissons juges de l’appréciation de F Lemarchand : « qui s’érige en défenseur de la « science » par des procédés diffamatoires utilisés par les sites intégristes politiques ou religieux ».
Cette vindicte particulière pourrait s’expliquer par le fait qu’un article du blog relatant une précédente péroraison du sociologue figure en très bonne place sur les moteurs de recherche :
Sources :
http://www.sutralis.com/food-&-Drink-fr
http://www.ufs-semenciers.org/quisommesnous/Lists/pages/chiffrescles.aspx
http://www.gnis.fr/index/action/page/id/794/title/Plus-de-rendement-plus-de-qualite