José Bové invité à l'INRA : une lettre ouverte aux organisateurs
Bonjour,
Les objectifs de la journée de célébration des 20 ans du département Environnement et Agriculture de l'INRA, sont, parait-il, de « rassembler, fédérer les agents... », « favoriser les échanges et l’esprit d’équipe.... », « donner du sens à l’activité de chacun au travers d’un regard sur l’histoire du département et sur les enjeux actuels et futurs ».
Or, j'imagine que le département E&A ne se considère pas comme une entité extérieure ou à part de l'INRA, que l'esprit d'équipe à l'E&A se conçoit comme l'esprit d'appartenance à l'équipe INRA, et que l'activité de chacun de ses membres ne prend du sens que dans le cadre dans l'ensemble des missions de l'INRA, parmi lesquelles figurent la recherche et l'innovation, entre autres dans le domaine de l'amélioration végétale.
On s'étonne d'autant plus que la seule conférence prévue au cours de cette journée soit animée par José Bové, le leader emblématique des faucheurs d'OGM. A quelques jours près, vous auriez d’ailleurs pu célébrer avec lui le 19ème anniversaire de la destruction d’une serre de riz transgénique du CIRAD, action dont il était le meneur . Les « faucheurs volontaires », ont depuis lors multiplié les actes de vandalisme, s'en prenant aussi bien à des entreprises privées –évidemment diaboliques !- qu'à la recherche publique, en particulier celle de l'INRA. Je n'imagine pas que les organisateurs des 20 ans d' E&A aient pu oublier la destruction des essais de porte-vigne transgéniques de l'INRA à Colmar, ou encore les manœuvres d'intimidation des faucheurs investissant à plusieurs reprises les locaux de l'INRA et d'autres organismes, sous couvert d’ « inspection citoyenne ». Reconnaissons d'ailleurs que leur fanatisme a largement payé, puisqu'à ma connaissance, tous les programmes de l'INRA basés sur le génie génétique (Vigne, Peuplier...) ont été stoppés. Il y a fort à parier que l'INRA, à cause des mêmes pressions, renoncera à utiliser et développer les outils d'édition génomique tels que CRISPR-Cas9 : les anti OGM s'y emploient déjà.
Alors, comment comprendre que l’INRA, ou du moins son département E&A, ait choisi un ennemi de la recherche et du droit à l’expérimentation pour fêter cet anniversaire ? Cela relève-t-il du syndrome de Stockholm, ou est-ce encore plus grave ?José Bové n'ayant aucune compétence scientifique particulière à mettre au service de l'INRA, on soupçonne que son invitation soit un message purement politique. L'individu n'a rien à apprendre aux participants de cette journée sur ce « qu'on peut attendre du département Environnement et Agronomie ». De son côté, l’INRA attendrait-elle d’un adepte du New Age et de l’ésotérisme (*), qu’il lui dicte ses orientations de recherche ?
Ce texte, ainsi que- je l’espère- votre réponse, sera publiée, sur mon blog Imposteurs.
Stéphane Adrover
(*)http://josebove.over-blog.c