Pesticides : quand France 2 intoxique à hautes doses, par Jérôme Quirant

Publié le par Anton Suwalki

Chers lecteurs,

Le dernier Cash Investigation aura fait couler beaucoup d’encre. Nous vous signalons à ce sujet une recension complète sur le site de l’AFIS :

Comment les téléspectateurs ont été abusés par Cash Investigation

Pour notre part, nous publions cette contribution particulièrement mordante de Jérôme Quirant, professeur de mécanique à l’Université de Montpellier, et auteur notamment de « 11 Septembre et Théories du Complot : Ou le conspirationnisme à l'épreuve de la science », publié aux éditions book-e-book

__________________________________________________

Pesticides : quand France 2 intoxique à hautes doses

Le dernier Cash investigation, diffusé le 2 février 2016 sur France 2 et consacré aux pesticides, a été un modèle assez navrant de ce qui se fait de pire en matière d’infotainment : l’information spectacle où le buzz est l’effet recherché à tout prix, faisant fi de toute déontologie journalistique.

Haro sur les pesticides

Que trouver de mieux à ce jour que les pesticides pour faire peur dans les chaumières ? On l’entend sans arrêt : les pesticides sont partout, ils vont tous nous tuer, probablement à petit feu, voire dans d’atroces souffrances, surtout pour nos enfants… Si on y ajoute l’action sournoise du maléfique Monsanto, grand distributeur de ces poisons prétendument redoutables, tous les ingrédients sont réunis pour attirer l’indignation du chaland et assurer un bel audimat.

Comme nous allons le voir, avec ce numéro de Cash Investigation spécial pesticides, France 2 a failli deux fois à sa mission de service public : sur la forme et sur le fond.

Cash manipulation ?

Les méthodes de Cash investigation sont connues : chevalier blanc pourfendant les puissants qui complotent contre le petit peuple, la mise en scène est à la base même du concept(1). Tout un arsenal est mis en œuvre au service de ce scénario(2) : interview à l’improviste, sommation de réagir à chaud sur des documents non étudiés au préalable, montage de portes fermées et de refus de réagir, voire même des coupes sélectives déformant largement les propos des interlocuteurs(3) du moment que cela sert le canevas du documentaire.

Le dossier sur les pesticides n’a pas dérogé à cette présentation manichéenne. Cash Investigation s’est immédiatement présenté comme le grand divulgateur de secrets savamment gardés, comme par exemple la quantité de pesticides consommés en France. Au-delà des chiffres présentés de façon trompeuse (nous y reviendrons), il suffit pourtant de trois clics à un internaute, confortablement installé derrière son clavier, pour trouver toutes ces données sur le site internet du Ministère de l’Agriculture (4) (notamment la répartition géographique des épandages). On peut tout aussi facilement apprendre quelles sont les quantités consommées chaque année et constater la forte baisse du tonnage de pesticides au cours des 15 dernières années (5). Quand il est clamé plusieurs fois dans l’émission qu’il a fallu près d’un an d’enquête périlleuse pour arriver à un tel résultat, cela laisse songeur !

Si vraiment la conclusion n’a pas été écrite à l’avance, et si tant d’énergie a été déployée pour délivrer un message de clarté et de vérité, comment se fait-il qu’il n’ait pas été fait mention durant les deux heures d’émission :

  • des avis des agences sanitaires qui, tant au niveau national qu’européen, sont très rassurants sur le sujet ;
  • des effets sanitaires bénéfiques des pesticides, utilisés jusqu’en pharmacie pour éradiquer parasites ou champignons ;
  • de l’utilisation dans l’agriculture biologique de pesticides qui, bien que « naturels » ne sont pas réputés moins dangereux pour l’homme ou la nature que ceux de synthèse(6) : on peut citer la bouillie bordelaise, l’huile de neem, ou la roténone (une substance qui a même dû être interdite) ;
  • des études qui montrent que les agriculteurs, pourtant les plus exposés aux pesticides (contact, inhalation ou ingestion) et qui devraient en conséquence subir une véritable hécatombe, ont plutôt moins de cancers que le reste de la population(7). La maladie de Parkinson, par contre, semble connaître chez eux une surreprésentation de l’ordre d’un facteur 2 ;
  • de l’aide conséquente apportée aux journalistes par l’association militante Génération Futures(8). Association qui a fait de la lutte contre les pesticides l’un de ses champs de bataille et cherchait, en 2015, des relais d’opinion parmi les « célébrités(9) » ! Toujours prompte à dénoncer connivences et arrangements divers (chez les politiques, industriels ou syndicats), Elise Lucet est restée étonnamment muette sur ce point.

Forcément avec la présentation de ces éléments, la conclusion proposée au téléspectateur aurait été moins limpide… Ce choix délibéré de les passer sous silence, alors qu’ils sont pourtant essentiels à une information objective, est bien sûr très problématique pour qui souhaite bénéficier d’une analyse rationnelle et non passionnée de la situation. L’utilisation systématique des enfants au cours du reportage plaçait d’ailleurs directement le débat au niveau de l’émotion, ce qui est assez révélateur d’un manque de confiance du scénariste dans la qualité des arguments présentés.

Car même en termes scientifiques, en effet, le reportage est trompeur. Il est même scandaleusement trompeur, tellement la présentation des données scientifiques a été faite de façon biaisée et incomplète, pour ne pas dire mensongère.

La science travestie

Cela a été dit(10) et re-redit(11), l’affirmation selon laquelle une étude de l’EFSA aurait détecté des résidus de pesticides dans 97 % des aliments consommés était mensongère, puisqu’aucun résidu n’a été détecté ou quantifié (12) dans plus de la moitié des dizaines de milliers d’échantillons testés. Mais les contre-vérités assénées par Cash Investigation, ne s’arrêtaient pas là, loin s’en faut. Quasiment toutes les données scientifiques présentées au long du reportage l’ont été de façon biaisée, en faisant un cherry-picking du plus mauvais aloi :

  • dans l’étude EFSA, pour 97 % des aliments testés, on ne trouve pas de résidus de pesticides au-delà des limites admises règlementairement. Ces limites étant largement sécuritaires(13), le risque(14) est d’autant plus faible. Il n’y avait donc pas de raison de reprendre le message alarmiste véhiculé tout au long de l’émission ;
  • les tests portant sur la présence de pesticides dans les cheveux d’enfants sont présentés sans aucune analyse des résultats : significativité des mesures, exposition des enfants testés par rapport à rapport à des cas témoins non exposés, etc. D’après des toxicologues avertis(15), rien ne peut être tiré de fiable sur de telles analyses ;
  • les résultats alarmistes présentés sur l’atrazine n’ont pas été confirmés, notamment dans le cadre d’une méta-analyse regroupant plusieurs dizaines d’études (!) portant sur le sujet en 2014(16). Tyrone Hayes, présenté comme le scientifique américain lanceur d’alerte sur le sujet, est connu surtout pour ses études non reproductibles(17). Google Scholar donne des milliers de références d’articles scientifiques portant sur l’atrazine et l’agence environnementale américaine (EPA) est très rassurante sur cet herbicide puiqu’elle l’a classé non cancérogène ;
  • la France est présentée comme le plus gros consommateur de pesticides en Europe, ce qui est certes vrai en des termes monétaires, mais pas de volumes, et ce bien qu’elle soit le premier pays agricole de l’UE. Ainsi, ramenée à la surface cultivée, la quantité de pesticides utilisée en France se situe dans la moyenne européenne(18), d’autres pays étant largement au-dessus ;
  • pour les cancers, et notamment ceux des enfants, la présentation rationnelle des statistiques de l’Institut National du Cancer (cf tableaux ci-dessous) est nettement moins anxiogène que ce que Cash essaie de faire croire : grossièrement, il n’y a pas actuellement d’augmentation du nombre de cancer autre que celle due au vieillissement chez l’adulte et, chez l’enfant, celle due à une amélioration des diagnostics et de l’enregistrement. Quant aux différences spatiales, elles sont jugées non significatives par l’INC ;
  • la relation entre l’autisme et le chlorpyrifos paraît, elle, totalement tirée par les cheveux quand on regarde attentivement les chiffres : il n’y a aucune corrélation entre les quantités vendues et l’augmentation des cas d’autisme aux Etats-Unis, c’est même le contraire(20) ! Par contre, avec une parfaite mauvaise foi, on pourrait effectivement souligner l’augmentation des cas d’autisme avec la croissance de la consommation de produits bio… ou comment faire dire n’importe quoi aux chiffres en confondant corrélation et causalité. Là aussi, des milliers d’articles scientifiques ont été produits sur ce pesticide pour évaluer sa dangerosité ;
  • les malformations observées à la naissance à Hawaï, images à l’appui, ont dû terroriser dans les foyers. Cependant la réalité scientifique est tout autre que celle présentée : un rapport de 2011(21) montre que les cas de gastroschisis (sortie des organes hors du ventre du bébé) sont même inférieurs en nombre à Hawaï par rapport au ratio national…

Cette présentation de chiffres partiels ou non validés dans des revues scientifiques, voire d’études isolées non concluantes, interroge lorsqu’on se trouve face à des journalistes qui revendiquent une enquête rigoureuse de près d’un an.

Entre travail bâclé et parti-pris idéologique, il est difficile de se prononcer. Une chose est sûre, ce qui a été présenté dans l’émission est totalement déformé par rapport aux données acquises et validées par la communauté scientifique, que ce soit au niveau national ou international.

Pour conclure

Oui, les aliments, bio ou non, peuvent contenir des résidus de pesticides, qu’ils soient synthétiques ou « naturels ». Oui, les pesticides, synthétiques ou « naturels », peuvent être dangereux et il ne s’agit pas de le nier ! C’est pour cela qu’on définit des limites à ne pas dépasser, en prenant des marges de sécurité(22) importantes.

Mais en travestissant sur le fond et la forme l’état de la connaissance dans le domaine(23), grossissant le trait de façon mensongère, Cash investigation n’a pas fait honneur au service public. Envoyé Spécial lui a d’ailleurs emboité le pas trois semaines plus tard sur France 2, avec un reportage sur le glyphosate (le Roundup du diable Monsanto) bâti sur les mêmes arguties.

Dans cette course effrénée à l’audimat, on peut même s’amuser à imaginer pour France 2 « une enquête », tout aussi angoissante, qui ferait à coup sûr parler d’elle : « Nos enfants en danger : 100 % des aliments sont radioactifs ! ». Avec bien sûr la mise en scène qui va avec : on nous cache les données sur cette radioactivité (qui a accès à ces données ?), la radioactivité c’est dangereux (quelques images d’enfants après Hiroshima devraient meubler efficacement – ne pas oublier de citer les accidents occasionnés en radiothérapie), même les bananes sont radioactives et servent de mètre étalon(24), prévoir d’ailleurs quelques relevés sur un marché avec un compteur Geiger suffisamment sensible (porté de préférence par une personne en blouse blanche pour faire sérieux)… Si avec ça, le pic d’audience n’est pas atteint, c’est à désespérer !

Serait-il raisonnable pour autant de restreindre son alimentation en raison de la radioactivité des aliments ? Non, bien sûr que non… Et cette mise en scène n’aurait aucun sens. Chacun peut continuer à manger sans crainte ces produits « radioactifs » car la radioactivité naturelle peut être des dizaines de fois supérieure à celle induite par la seule alimentation, sans que cela n’occasionne aucun effet sur l’être humain : tout est question de dose ! Pourtant ce point, essentiel, n’a jamais été évoqué dans l’émission sur les pesticides…

Là sont les limites de l’infotainement : faire du buzz coûte que coûte, sans se soucier de la réalité scientifique du sujet traité… mais la fin justifie-t-elle les moyens ? Dans le cadre de la mission de service public dévolue à France Télévision, la question se pose.

Jérôme Quirant

[1] http://fastncurious.fr/zoomsur/cash-investigation-ou-la-fabrique-du-buzz.html/

[2] http://www.mediapicking.com/news/88-cash-investigation-12-facons-mal-traiter-grandes-entreprises

[3] http://maviedefourmi.over-blog.com/cash-investigation-diesel-la-r%C3%A9ponse-de-jean-paul-morin-chercheur-inserm

[4] http://agriculture.gouv.fr/telecharger/71232?token=d45ec7aae529bde12ee62b1249c60510

[5] http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/lessentiel/ar/2439/0/quantites-pesticides-vendues-france.html

[6] Voir article de Stéphane Adrover : http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article2580

[7] http://www.sudouest.fr/2014/03/21/le-poids-du-cancer-en-milieu-agricole-1498737-3383.php

[8] http://www.generations-futures.fr/chimique/cash-investigation-et-france-info/

[9] http://www.generations-futures.fr/2011generations/wp-content/uploads/2011/09/rapport_activites_2014.pdf

[10] http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article2589

[11] http://www.liberation.fr/desintox/2016/02/11/pesticides-le-chiffre-bidon-de-cash-investigation_1432447

[12]voir la nuance, reformulée par les responsables de Forum Phyto après les maladresses du rapport de l’EFSA

http://www.forumphyto.fr/2016/02/16/cash-investigation-sembourbe-dans-ses-mensonges/

[13] http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article2590

[14] http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article2591

[15] http://www.atlantico.fr/decryptage/pesticides-dans-cheveux-etude-qui-fait-peur-sans-raison-scientifique-valable-jean-francois-narbonne-2038583.html

[16] http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24797711

[17] http://www.forbes.com/sites/jonentine/2014/03/10/did-the-new-yorker-botch-puff-piece-on-frog-scientist-tyrone-hayes-turning-rogue-into-beleaguered-hero/

[18] Voir article de Philippe Stoop : http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article2580

[20] http://seppi.over-blog.com/2016/02/l-autisme-de-cash-investigation-glane-sur-la-toile-55.html

[21] http://health.hawaii.gov/genetics/files/2013/04/HBD_Surveillance_Report_1986-2005.pdf Cf figure 14 page 97

[22] http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article2590

[23] Voir l’ensemble du dossier : http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article2580

[24] https://fr.wikipedia.org/wiki/Dose_%C3%A9quivalente_en_banane

Pesticides : quand France 2 intoxique à hautes doses, par Jérôme Quirant
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
Ahhhh, wake up wake up wake up.
Répondre
V
Elise Lucet, ses journalistes et les écolos pourraient-ils nous expliquer pourquoi, alors qu'ils annoncent un empoisonnement, nous vivons de plus en plus longtemps en bonne santé, tout en consommant la nourriture qu'ils accusent être empoisonnée par les pesticides? Mes parents sont morts à 93 ans en ayant mangé toute leur vie
Répondre
V
Cette émission en elle même est une escroquerie! Quel que soit le sujet elle est tout sauf impartiale, car toujours à charge!
Répondre
F
Bonjour,<br /> <br /> Pour mettre à jour ce dont je discutais ci-dessous avec J. Quirant, voici un rapport de l'EPA qui est bien loin de mettre en doute les résultats de Hayes, au contraire. Je ne doute pas que, soucieux de diffuser une information la plus proche de la réalité, vous mettiez à jour votre article.<br /> Le document est intitulé « Refined Ecological Risk Assessment for Atrazine » et peut se trouver ici : https://www.regulations.gov/contentStreamer?documentId=EPA-HQ-OPP-2013-0266-0315&disposition=attachment&contentType=pdf<br /> <br /> Voilà ce que dit son résumé : « This risk assessment concludes that aquatic plant communities are impacted in many areas where atrazine use is heaviest, and there is<br /> potential chronic risk to fish, amphibians, and aquatic invertebrates in these same locations. In the terrestrial environment, there are risk concerns for mammals, birds, reptiles, plants and plant communities across the country for many of the atrazine uses. »
Répondre
R
This is a amazing inspiring composition.I am gorgeous plenty pleased among your salubrious process.You put truly really cooperative info. Contain it up..
Répondre
E
On voit tous les jours des célébrités qui meurent d'un cancer, on connaît tous plusieurs personnes qui ont des cancers ou sont mortes de cancers dans nos connaissances, alors que le cancer était encore relativement rare il y a 10 ans... Jusqu'à quand certains refuseront de voir cette évidence? Quand la moitié de la population aura des cancers, ce qui finira par arriver si on ne réduit pas les produits chimiques, vous pourrez commencer à faire un début de lien éventuel entre cancers et pesticides??
Répondre
V
Vos assertions sont fausses! Pour un débat il faut avancer des arguments exacts! Le cancer n'était pas rare il y a 10 ans, mais 100. L'augmentation vient de l'allongement de la durée de vie, les cancers se développant chez les personnes agées.
L
sans oublier que les personnes qui sont le plus en contact avec les pesticides i.e. les agriculteurs sont aussi ceux qui ont le moins de cancers dans la population française c'est ce qu'a démontré l'étude de cohorte AGRICAN (sur quelque chose comme 180000 personnes, la plus grande étude menée...), expliquez nous donc cela
L
@Elvis la discussion porte sur les âneries diffusées par l'émission Cash Investigation... mais si vous voulez un peu d'infos plutôt que de nous sortir un ressenti personnel, voici un début :<br /> <br /> http://laurent.berthod.over-blog.fr/article-cancer-et-ecologisme-realite-et-mythologie-39514704.html<br /> <br /> http://laurent.berthod.over-blog.fr/article-il-n-y-a-pas-d-explosion-des-cancers-62767472.html
F
@Jerome Quirant<br /> <br /> Je pense que si vous évitiez d'avoir une opinion aussi négative à mon égard, on se comprendrait mieux. Votre comparaison entre l'EPA et le 11 septembre est complètement déplacée. Êtes-vous allé regarder l'article scientifique que je citais à ce propos ? Il s'agit d'un article écrit par certains anciens de l'EPA dans une revue de qualité. Ce n'est pas l'opinion de tonton Gérard au PMU. Je vous le remets au cas où ça vous aurait échappé : http://bioscience.oxfordjournals.org/content/64/10/917.full<br /> <br /> Sur Hayes, ça commence à devenir lassant. Vous n'avez toujours pas justifié votre seuil à 1µg/L à part en mentionnant l'eau potable (ce qui est hors propos pour des batraciens et poissons). Je vous propose de lire correctement la méta-analyse une bonne fois pour toute. Si je cite Hecker c'est parce qu'il travaille sur la même espèce que Hayes a des doses bien plus *faibles* (pas plus elevées) que Hayes. Votre paragraphe sur le vin est donc hors propos. Ce que vous appelez un effet inverse c'est un effet allant dans le même sens que Hayes : à savoir une corrélation inverse (oui) entre la concentration d'atrazine et la testostérone chez les individus mâles. Il y a d'autres études à une concentration ≤ 1µg/L mais elles ne sont pas sur la même espèce (p. ex. McDaniel et al 2008, Murphy et al, 2006). Cela suffit à justifier que votre affirmation sur Hayes est erronnée.<br /> Concernant Kloas et al, rappelons qu'ils n'utilisent pas la même espèce que Hayes : ce n'est donc pas une reproduction de l'expérience de Hayes au sens strict.<br /> Quant à vos attaques personnelles sur Hayes, elles ne vous grandissent pas.<br /> <br /> Concernant l'étude de Chevrier, vous vous enfoncez :<br /> – Vous critiquez qu'il y ait un seul prélèvement d'urine. Les auteurs le mentionnent dans leur papier et soulignent qu'il est peu probable que cela constitue un biais (pas de lien entre les concentrations d'atrazine et des dimensions temporelles), voir p.6 du PDF colonne de gauche, dernier §.<br /> – Vous parlez de nombreux tests effectués. C'est exact et c'est un biais important s'il n'a pas été pris en compte dans l'étude. Pouvez-vous montrer que les méthodes statistiques utilisées ne prennent pas en compte ce phénomène ? Ou lancez-vous l'accusation sans fondement ?<br /> – Des effets significatifs négatifs sont trouvés pour le groupe atrazine de 32 personnes (p=0.04). Le fait de trouver un résultat significatif avec un si petit échantillon est le signe que l'effet est relativement important (il aurait été impossible de l'observer sinon).<br /> – Des effets significatifs (et positifs) sont en effet trouvés pour l'alachlor et la simazine. Les auteurs notent cependant que cela n'avait jamais été observé (à l'inverse de l'effet négatif de l'atrazine). Ce résultat étant une première il est nécessaire de le confirmer. C'est la différence entre l'effet de l'atrazine (qui a déjà été identifié dans d'autres études : les autres citées par le rapport de l'Inserm notamment) et les effets de l'alachlor et simazine découverts pour la première fois ici.<br /> – Vous ironisez sur le fait de compenser les effets de l'atrazine en prenant de l'alachlor et de la simazine, c'est oublier l'effet cocktail : des substances n'ont pas forcément le même effet prises indépendamment que prises ensemble.<br /> – On ne peut pas dire qu'il n'y a aucun effet puisque justement les résultats sont statistiquement significatifs. Il aurait été malhonnête de conclure à aucun effet ! De plus, pour l'atrazine, les résultats sont cohérents avec d'autres recherches.<br /> – Votre attaque sur les auteurs de l'étude est déplacée. Vous suggérez qu'ils ont présenté les résultats de cette façon pour justifier leur financement. Lorsque je parle de biais de financement de l'industrie, je justifie mon propos avec des études montrant ce biais. Pouvez-vous montrer des études illustrant le biais que vous évoquez ?<br /> <br /> Résumons les erreurs (juste sur l'atrazine) dans votre article : <br /> – « les résultats alarmistes présentés sur l’atrazine n’ont pas été confirmés » → faux plusieurs études concordantes (cf. rapport Inserm)<br /> – « une méta-analyse regroupant plusieurs dizaines d’études (!) portant sur le sujet en 2014 » → omission de données pertinentes : financée par Syngenta et publiée dans une revue très médiocre<br /> – « Hayes […] connu surtout pour ses études non reproductibles » → faux comme montré ci-dessus.<br /> – « l’agence environnementale américaine (EPA) est très rassurante sur cet herbicide puiqu’elle l’a classé non cancérogène » → le mécanisme d'évaluation de l'EPA a tendance à favoriser les faux négatifs.<br /> <br /> Ah et j'oubliais… ce que vous appelez du flood, c'est de l'argumentation.
Répondre
H
@Jerome Quirant Que penses-tu du pesticide ZiklonB, du bison aussi ?
J
Factsory, comme vous semblez convaincu que votre « démonstration » en deux points a été éclatante je vais la résumer ici (puisque mes commentaires sont éparpillés et, je veux bien le reconnaître, pas très structurés)….<br /> <br /> Point 1 : dans l’article ci-dessus, j’affirme que les résultats annoncés par Hayes n’ont pas pu être reproduits. Vous affirmer qu’une méta-analyse prouve le contraire : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2831963/<br /> C’est faux.<br /> Si un chercheur affirme que boire 10 cl de vin par jour est dangereux, ce n’est pas en gavant des personnes de 1 à 10 litres de vin par jour qu’on va prouver ce danger à 10 cl.<br /> Hayes a affirmé que 0,1 microgramme/L d’atrazine était suffisant pour créer des effets délétères sur les grenouilles (sur organes reproducteurs, voire changement de sexe).<br /> Les tableaux 1, 5 et 6 de la méta-analyse correspondent à ces effets.<br /> Dans le tableau 1, seul Kloas (en plus bien sûr de Hayes) s’intéresse à des doses inférieures au microgramme. Ses résultats en dent de scie ne permettent pas de conclure ! Je suis donc allé plus loin sur vos conseils…<br /> Dans le tableau 5, seul Oka utilise des concentrations inférieures au microgramme…. Il n’observe rien !<br /> Dans le tableau 6, vous nous avez sorti en dernier recours Hecker (lui aussi le seul en dessous de 1 microgramme), qui lui a trouvé un effet inverse de l’atrazine !<br /> Vous ne nous avez donc rien fourni qui me permette de nuancer ce que j’ai écrit.<br /> Par ailleurs les mails de Hayes en disent suffisamment long sur le personnage pour ne pas trop s’y attarder… http://www.sciencemag.org/news/2010/08/i-told-ya-you-cant-stop-rage-uc-endocrinologist-hayes-writes-syngenta<br /> http://www.forbes.com/sites/jonentine/2014/03/10/did-the-new-yorker-botch-puff-piece-on-frog-scientist-tyrone-hayes-turning-rogue-into-beleaguered-hero/2/#381ba4525162<br /> http://academicsreview.org/2014/03/turning-science-into-a-circus-the-new-yorker-rachel-aviv-and-tyrone-hayes/ <br /> Les américains ont leur Séralini ? Laissons-le leur, et revenons à des considérations plus franco-françaises…<br /> <br /> <br /> Point 2 justement : comme j’affirme que l’EPA a été rassurante sur le sujet de l’atrazine (notamment par rapport aux cancers) vous nous ressortez un rapport de l’INSERM, qui, sur 1000 pages consacre 10 lignes à tout casser pour rapporter des effets possibles de l’atrazine sur les grossesses.<br /> Et vous tenez donc absolument à me faire dire que l’atrazine a des effets néfastes sur les bébés in utero…<br /> Désolé, encore une fois, je ne vous suis pas…<br /> Contrairement à ce que vous affirmez, je vous ai déjà répondu là-dessus (!) : le 08/03 à 19h14…<br /> « Cela étant posé, même les résultats donnés par les auteurs de l’INSERM sur les femmes enceintes, vu les intervalles de confiance, amènent à beaucoup de circonspection… »<br /> En effet, déjà, on peut noter que l’étude principale utilisée par Cash (Chevrier – référencée par l’INSERM) est basée sur un seul prélèvement d’urine sur l’ensemble de la grossesse pour tester l’exposition (!)…. Admettons….<br /> Sur de nombreux tests effectués (donc augmentation de la probabilité d’en trouver un positif…), Tableau 5, les seuls donnant des intervalles de confiance hors de la moyenne (et encore !) avec des effets négatifs, sont ceux d’un sous-groupe atrazine de 32 personnes (sur 600…).<br /> Si on donne du crédit à ces résultats, il faut alors aussi considérer que la Simazine (sous-groupe à 47 personnes exposées) a, elle, un effet très bénéfique (poids + taille de la tête), de même que l’Alachlor (103 personnes exposées). Autrement dit, pour compenser l’atrazine, une bonne rasade de Simazine et d’Alachlor viendra contrebalancer efficacement tout ça…<br /> Voilà ce que « prouve » Chevrier….<br /> En fait, les OR (Atrazine, Simazine, Alachlor) ont des intervalles de confiance bien trop près de 1 pour que tout cela soit significatif. <br /> Les résultats sont si ténus, que l’honnêteté intellectuelle aurait été de dire qu’on ne peut rien en tirer. Et si on ne peut rien en tirer, c’est justement parce que même si il y a un effet, il ne sort nullement du bruit. Autrement dit, il n’y a vraiment rien qui justifie d’affoler le quidam…<br /> En même temps, je comprends les auteurs : c’est vrai, il faut justifier les financements en proposant des « trouvailles » ! :-(((<br /> <br /> Encore une fois pour que chacun puisse prendre conscience de l’esbroufe, même sur l’atrazine (effet prétendument négatif), la baisse de dimension « observée » sur le diamètre crânien (et pour 32 bébés sur 600…) est de moins de… 1 mm en moyenne !! Broder là-dessus comme l’a fait Cash (avec en plus des chiffres faux ! « 40 mm sur la circonférence » !!!!!!!! Ben voyons ! http://www.francetvinfo.fr/sante/pesticides-un-danger-pour-la-sante-cache-dans-l-eau-du-robinet_1296701.html à 1m30), j’appelle ça du PUR FOUTAGE DE GUEULE….<br /> <br /> <br /> Donc, que ce soit sur le point 1 ou le point 2 que vous nous amenez, je ne vois rien qui justifierait que je nuance ne serait-ce qu’un tout petit peu ce que j’ai écrit.<br /> (et inutile de flooder avec d’autres articles, j’en resterai là…)<br /> <br /> Par ailleurs, pour votre point 3 qui n’en est pas un : les accusations portant sur l’EPA de collusion, malversation ou malhonnêteté, je connais !!… j’ai entendu les mêmes choses à propos du 11 septembre sur le NIST, la FEMA (organismes américains), Mathis Lévy et moi-même (!) parce que nous avons expliqué que l’acier perdait sa résistance avec la température… <br /> <br /> JQ
Répondre
A
Difficile de trouver un argument plus idiot !
H
@Jerome Quirant Que penses-tu du pesticide ZiklonB, du bidon aussi ?
F
"mentionnons quand même que la personne rédigeant ce blog a également des conflits d'intérêt avec l'industrie"<br /> <br /> Affirmation gratuite ou dûment sourcée? Attendez-vous des lecteurs qu'ils vous croient sur parole?
Répondre
V
Ces accusations de conflit d'intérêt sont en fait la tactique habituelle des écologistes pour discréditer les scientifiques qui tentent de corriger leurs mensonges! Mais eux sont tout à fait en conflit d'intérêt car ils roulent pour des associations ou des industries qui sont intéressées dans ces campagnes de dénigrement.
F
Merci pour ces précisions.
F
Bonjour,<br /> <br /> J'ai suffisamment sourcé mes différents propos pour ne pas me faire accuser d'attendre des lecteurs qu'ils me croient sur parole. Oui je n'ai pas sourcé cette affirmation car elle n'était pas vraiment centrale dans mon argumentation.<br /> <br /> Précisons tout d'abord (puisque le contexte de la phrase a été retiré) que je ne parle pas de ce blog-ci mais du blog de Forbes dans lequel un papier à charge contre Hayes a été publié. L'auteur du dit blog est Jon Entine.<br /> <br /> Jon Entine a publié un bouquin sur la « chémophobie » avec le ACSH : https://www.google.com/search?tbs=bks:1&q=isbn:9780578075617<br /> Il y prend notamment la défense de l'atrazine : http://www.pavementcouncil.org/pavementcouncil/americancouncil.pdf<br /> <br /> L'ACSH, qu'est-ce ? American Council on Science and Health, il s'agit d'une association à but non lucratif. Elle publiant en 2005 un article niant le réchauffement climatique : http://acsh.org/news/2005/01/03/global-warming-activists-as-villains-for-a-change-a-review-of-michael-crichtons-state-of-fear/ et est financée par diverses industries (dont ExxonMobil et Syngenta) (voir https://en.wikipedia.org/wiki/American_Council_on_Science_and_Health et http://www.motherjones.com/tom-philpott/2012/02/atrazine-syngengta-tyrone-hayes-jon-entine)<br /> <br /> Quant à Jon Entine lui-même, il en parle lui-même : http://web.archive.org/web/20120227175148/http://www.jonentine.com/bio.html Il a monté une boîte de relation publique dont de nombreuses grandes entreprises (ou certaines ONG) sont clientes. Ce qui, je pense, suffit à constituer le conflit d'intérêt avec l'industrie.<br /> <br /> Me concernant : je ne suis membre d'aucun parti politique, d'aucune ONG, je n'ai d'action dans aucune entreprise et je ne reçois pas d'argent ou cadeau d'entreprises ou associations quelconques.
F
Et pendant que nous sommes sur le sujet, quels sont les vôtres?
F
Si on ne définit pas ce que signifie « faible dose », cela ne signifie rien, d'où mes demandes répétées pour savoir d'où vous sortiez le seuil de 1µg/L. Vous venez de donner un début de réponse : l'eau potable. Il est effectivement bien connu que les batraciens et poissons ont pour habitude de barboter dans l'eau du robinet (je rappelle que la méta-analyse dont nous parlons ne s'intéresse pas aux humains mais bien aux batraciens et poissons).<br /> <br /> Sur Hayes, chacun peut aller voir la table 6 dans laquelle on constatera que les effets trouvés par Hayes sont à 25µg/L alors que sur la même espèce Hecker et al (2004), par exemple, trouvent un effet dès 0,1µg/L : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2831963/table/t6-ehp-118-20/<br /> <br /> Sur Kloas vous n'avez pas dit négative, en effet : « Kloas, par exemple, trouve des résultats totalement aléatoires suivant les concentrations… » mais des résultats aléatoires, cela revient à un résultat négatif (puisque pour avoir un résultat significatif, il faut justement « sortir du hasard »). Mais mon propos est surtout de dire que vous avez changé de version entre deux commentaires (sans le signaler), vous disiez : « les seules expériences à des concentrations raisonnables sont celles de Kloas et qu'elles ne sont pas concluantes […] Les seuls autres résultats « positifs » dans la méta analyse sont ceux de Hayes » et le coup d'après vous parliez d'Oka et al : « [Tableau 5] la seule étude à des concentrations en dessous de 1 microgramme n’a rien détecté ».<br /> <br /> Contrairement à vos dénégations vous n'avez toujours pas répondu sur l'effet de l'atrazine dans l'eau potable sur la croissance des foetus (donc j'ai parlé dès le 1er message). Je rappelle : p.590, 591, 625 et 626 de ce document : http://www.inserm.fr/content/download/80150/603211/version/2/file/Expertise+Pesticides+2013+TEXTE+INTEGRAL+VF.pdf<br /> <br /> Vous n'avez absolument pas répondu sur : <br /> – la review de Goodman et al qui est biaisée du point de vue du financement (et c'est un biais reconnu par la communauté scientifique, pas un truc de complotiste), du point de vue méthodologique et publiée dans un journal pour le moins médiocre. Pourquoi la mettre en avant dans un article grand public au détriment de tout le reste ?<br /> – Le processus de décision de l'EPA qui est lui aussi biaisé (voir cette publi par exemple : http://bioscience.oxfordjournals.org/content/64/10/917<br /> <br /> Pour quelqu'un qui parle de « science travestie », on reste sur sa faim. Entre votre article et vos commentaires je compte en tout et pour tout une seule référence à un article scientifique : celui de Goodman et al, dont j'ai déjà mentionné les biais qui le caractérisent. Rien que mon premier commentaire en comporte trois… Un peu juste pour parler de science travestie et surtout cela illustre, je pense, le déficit d'arguments scientifiques donc vous faîtes preuve.
Répondre
V
Quelles sont vos motivations pour être aussi extrémiste? Quant à vos arguments ils manquent d'objectivité et de scienticité! Sur internet on trouve des tonnes de blogs avec des articles pseudo scientifiques racontant n'importe quoi. Vos références sont douteuses!
Q
Dès mon premier message (!!!!!!), j'ai expliqué que ce qui n'était pas reproduit, c'était les effets pour les faibles doses décrits par Hayes ! Vous faites semblant de ne pas comprendre ?<br /> <br /> Vous nous dites que les effets de Hayes sont reproduits dans d'autres articles alors que les doses sont 100 à 1000 fois plus importantes ! La belle affaire !!! Pour la quinzième fois : c'est la dose fait le poison...<br /> Non il n'y a pas d'effet reproduit de 0,1 à 1 microgramme/l (seules valeurs intéressantes pour l'eau potable !), ce qui est déjà 10 fois plus qu'allégué par Hayes (!), et 10 fois le seuil d'alerte sanitaire, que ce soit dans les tableaux 1 (Kloas) 5 (Oka) et 6 que j'ai cités et qui sont ceux qui s'intéressent aux effets décrits par Hayes....<br /> <br /> Je n'ai pas parlé d'étude "négative" pour Kloas, relisez moi.... <br /> Oka est négative....<br /> <br /> Comme vous le dites, chacun peut lire l'article....<br /> <br /> J'ai répondu à vos questions (INSERM ou autres), je ne vais pas radoter. <br /> Que vous n'acceptiez pas mes réponses est un autre problème...<br /> Nous allons donc en rester là.<br /> <br /> Des détails pour les plus curieux ici : http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article2614#L’atrazine dans l’eau du robinet : petits arrangements avec la réalité<br /> <br /> JQ
Répondre
F
Oui on peut se poser la question chez l'humain, mais Hayes n'a pas fait d'études sur le sujet.<br /> <br /> Rappel : vous n'avez toujours pas expliqué d'où vient ce seuil arbitraire de 1µg/L qui vous permet d'éliminer de nombreux résultats.<br /> <br /> Je remarque que l'étude négative à un seuil de 1µg/L que vous évoquez est maintenant Oka et al alors qu'avant il s'agissait de Kloas. Ou bien il s'agit d'un déplacement de buts ou je n'y comprends plus rien.<br /> <br /> Votre tableau 5 montre tellement bien que les études de Hayes n'ont pas été répliquées… qu'aucune étude de Hayes ne figure dedans. Brillant.<br /> <br /> Quant au tableau 6 : il y a plusieurs études, avec un effet sur les animaux, à un seuil ≤ 1µg/L : McDaniel et al 2008, Hecker et al 2004, Murphy et al, 2006. Il y a une étude de Hayes dans ce tableau qui a obtenu des résultats concordants avec d'autres études sur la même espèce. Cela corrobore moyennement la thèse du chercheur « connu surtout pour ses études non reproductibles ».<br /> <br /> Pour revenir au sujet : reconnaissez-vous l'effet de la pollution de l'eau potable à l'atrazine sur la croissance des foetus humains ?
Répondre
Q
Vous dites : "Je ne dis pas non plus que c'est quelque chose de massif, mais que cela existe et qu'il est bon d'en parler (sans alarmisme, ni sans minimiser la réalité des faits)." <br /> C'est bien un point où nous sommes d'accord.... mais c'est tout le contraire qu'a fait Cash !!!!!!!<br /> <br /> Je parle de malformations car c'est ce que prétend avoir trouvé Hayes chez les grenouilles (et que présente Cash). Donc, à supposer que cela soit vrai pour les grenouilles (!), on peut légitimement s'inquiéter et poser la question chez l'homme non ? Et bien non. On ne trouve rien... C’est l’INSERM qui nous le dit.<br /> <br /> Donc ces malformations, à des doses inférieures à 1 microgramme par litre trouvées par Hayes (0,1 microgramme par litre exactement) chez les grenouilles, ont-elles été retrouvées par d’autres ? <br /> Votre méta analyse nous dit non : <br /> - (Tableau 5 - gonadal morphology) la seule étude à des concentrations en dessous de 1 microgramme n’a rien détecté.. (Oka et al. 2008 http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18395276)<br /> - (Tableau 6 - gonadal function) aucune étude en dessous de 1 microgramme, et le plus souvent rien de détecté au dessus !<br /> <br /> JQ
Répondre
F
Encore une fois vous ne répondez pas…<br /> Comment ne trouvez-vous que trois études positives dans la méta-analyse, même en prenant un seuil arbitraire à 1µg/L ? J'en compte plus d'une dizaine dont deux de Hayes…<br /> <br /> Rappel la méta-analyse est là, tout le monde peut aller compter (regarder les tables 1 à 6) : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2831963/<br /> <br /> Même en suivant votre raisonnement, il vous suffirait d'une seule étude ne reproduisant pas les résultats de Hayes (celle de Kloas) pour dire que Hayes est « connu pour ses résultats non reproductibles » ? Et navré mais vous n'avez toujours pas donné de source scientifique pour justifier ce point (un blog de Forbes n'en est pas une, pas plus qu'un papier non scientifique, paru dans un journal scientifique).<br /> <br /> Il est amusant que vous vous obstiniez sur l'étude de Kloas, celle-ci est aussi financée par Syngenta. Il n'est nul besoin d'avoir recours à la technique de l'homme de paille et faire croire que je suis complotiste. Non, je me réfère à ce qui ressort des publications scientifiques (et des meta-analyses ou systematic reviews de qualité, en particulier), et non pas à mes idées pré-conçues. Et en l'occurrence l'influence du biais de financement dans ce domaine est une réalité : http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0160412015300775<br /> <br /> Pour le rapport de l'Inserm, je vous parle de croissance foetale, vous me parlez de malformation… Oui l'Inserm ne conclut à rien pour les malformations, mais pas pour la croissance foetale…<br /> <br /> Je ne dis pas non plus que c'est quelque chose de massif, mais que cela existe et qu'il est bon d'en parler (sans alarmisme, ni sans minimiser la réalité des faits).
Répondre
J
Non : les trouvailles de Hayes n'ont pas été reproduites dans la méta-analyse que vous citez puisque les seules expériences à des concentrations raisonnables sont celles de Kloas et qu'elles ne sont pas concluantes, avec des résultats en dents de scie... Serait-ce un nouvel effet magique des PE ? :-/ Les seuls autres résultats « positifs » dans la méta analyse sont ceux de Hayes !<br /> http://www.thecre.com/pdf/2008-Atrazine_ACS.pdf<br /> D’ailleurs, l’étude INSERM que vous citez conclut que les traces d’atrazine retrouvées dans les urines des femmes enceintes n’ont absolument rien donné en termes de corrélation sur les malformations congénitales. <br /> Pas de quoi affoler donc la population sur ce point précis !!<br /> <br /> Cela étant posé, même les résultats donnés par les auteurs de l’INSERM sur les femmes enceintes, vu les intervalles de confiance, amènent à beaucoup de circonspection…<br /> D’où les conclusions de la méta analyse de 2014 sans besoin d’être « vendu à l’industrie ».<br /> Encore une fois, si les effets sont aussi néfastes qu’on essaye de nous les vendre à grand renfort (insupportable) de mise en scène anxiogène, les études devraient donner des résultats beaucoup plus significatifs et sans équivoque !!… Or, rien de tout cela…. Pourtant 129 000 articles (!!) parlent d’atrazine selon Google Scolar…. Il faut être atteint de complotisme aigu pour croire que tous les scientifiques de la terre sont tenus par Syngenta.<br /> <br /> <br /> Les pesticides sont dangereux, c'est un fait qui n'est pas contesté. Pas besoin d'argumenter là-dessus. Tout est question de dose... <br /> Et à l’heure actuelle, nul besoin de crier au loup sur le plan sanitaire….<br /> <br /> <br /> JQ
Répondre
F
Bonjour,<br /> <br /> Merci pour vos commentaires qui, malheureusement ne répondent pas vraiment au mien.<br /> <br /> Je critiquais l'utilisation de la review de Goodman et al, biaisée sur plusieurs aspects → pas de réponse<br /> J'en profite d'ailleurs pour souligner que j'ai fait une erreur dans mon message précédent par rapport à l'étude de Villanueva et al, 2005 pour laquelle la review de Goodman et al a raison de considérer un résultat négatif (c'était une mauvaise interprétation de ma part). Cela ne change rien par rapport aux autres biais de cette systematic review.<br /> <br /> Je critiquais la référence à l'EPA, décisions de l'EPA qui sont — par construction – biaisées favorablement envers l'industrie → pas de réponse<br /> Je critiquais la caricature que vous faisiez des résultats de Hayes → pas de réponse<br /> Vous parliez de résultats alarmistes sur l'atrazine (parlez-vous des résultats de la cohorte Pélagie ?), je mentionnais le rapport de l'Inserm qui parlait d'impact sur la croissance foetale → vous y répondez partiellement.<br /> <br /> Vous répondez sur la méta-analyse que j'avais citée. Notez bien que je l'avais citée uniquement pour montrer que les résultats de Hayes avaient été reproduits. Vous fixez un seuil arbitraire à 1µg/L, avez-vous des sources pour montrer qu'il est pertinent pour des batraciens et poissons ? Vous mentionnez trois études ayant étudié un seuil ≤ 1µg/L mais il y a bien plus d'études dans la review qui considèrent un seuil ≤ 1µg/L. Vous dîtes que Kloas et al ont des résultats contradictoires, cela peut être une illustration de l'effet non monotone des perturbateurs endocriniens. Faut-il en déduire également que les deux autres études (lesquelles ?) montrent des effets tout à fait cohérents de la nocivité de l'atrazine ? Je rappelle quand même la conclusion de cette méta-analyse : « we unveiled consistent effects of atrazine at ecologically relevant concentrations for many other response variables in our meta-analysis. »<br /> <br /> Sur le rapport de l'Inserm, le paragraphe que vous citez sur l'eau potable est un paragraphe sur les voies d'exposition aux pesticides en général. Il ne concerne pas en particulier les conséquences de l'atrazine dans l'eau potable pour les femmes enceintes. Pour ce sujet-là il faut aller regarder les pages 590, 591, 625 et 626 du rapport de l'Inserm où plusieurs études ont montré des problèmes de croissance pour les foetus de femmes enceintes exposées à l'atrazine dans l'eau potable (à part l'étude Villanueva et al, 2005 qui présente des résultats mitigés).<br /> <br /> Vous dîtes également que l'exposition professionnelle ou résidentielle aux pesticides peut poser problème pour les grossesses (l'affirmation est un peu floue : quel type d'exposition exactement, quel type de problème, mais là n'est pas mon propos) et qu'il faut prendre des précautions mais aussi bien avec des pesticides bio que non bio. J'imagine tout à fait possible que des pesticides bio puissent avoir des conséquences sur le développement du fœtus cependant je n'en trouve pas trace dans l'expertise de l'Inserm. Auriez-vous des sources à l'appui de cette affirmation ?
Répondre
Q
Mon précédent message concernait les grenouilles...<br /> Pour ce qui est des humains, l'INSERM confirme que l'exposition, professionnelle ou résidentielle peut poser des problèmes pour les grossesses. Il faut prendre des précautions avec l’épandage des pesticides : c’est une évidence. Mais qu’ils soient bio ou de synthèse...<br /> <br /> Mais ni dans le dossier de presse, ni dans le rapport de synthèse le lien avec l’eau potable est établi.<br /> L’INSERM insiste sur ce point dans son rapport de synthèse page 12 :<br /> « Les reglementations europeenne et francaise fixent egalement<br /> a 0,1 μg/l la concentration maximale pour chaque pesticide et<br /> a 0,5 μg/l la concentration maximale de l’ensemble des pesticides<br /> dans l’eau du robinet. En 2010, 96 % de la population en France,<br /> soit 60,5 millions d’habitants, ont ete alimentes par de l’eau en<br /> permanence conforme aux limites de qualite. Pour 2,51 millions<br /> d’habitants (soit un peu moins de 4 % de la population francaise),<br /> l’eau du robinet a ete au moins une fois non conforme au cours<br /> de l’annee 2010 mais sans jamais depasser la valeur sanitaire<br /> maximale supposee indiquer des effets nefastes sur la sante4.<br /> L’atrazine et ses metabolites (notamment l’atrazine-desethyl)<br /> sont principalement a l’origine des depassements de la limite de<br /> qualite de l’eau potable. »<br /> « 4 Concentration qui n’entraîne, sur la base des critères toxicologiques retenus et en l’état<br /> actuel des connaissances, aucun effet néfaste pour la santé, en cas d’ingestion pendant<br /> la vie entière d’une eau contenant un pesticide à une concentration inférieure ou égale à<br /> cette valeur »<br /> <br /> <br /> Ce n’était pas la peine de faire peur dans las chaumières avec l’eau potable.<br /> <br /> JQ
Répondre
Q
Bonjour, <br /> <br /> Les pesticides sont dangereux.<br /> Cela n’a jamais été nié.<br /> <br /> Tout est question de dose.<br /> <br /> La méta-analyse que vous citez traite de publications qui s’intéressent aux concentrations qui engendrent des effets. Les résultats énoncés montrent que ces concentrations sont très largement supérieures à celles trouvées couramment dans l’eau.<br /> Seulement trois semblent trouver des effets pour des concentrations inférieures à 1 microgramme/litre, avec des résultats plutôt contradictoires. Kloas, par exemple, trouve des résultats totalement aléatoires suivant les concentrations…<br /> <br /> JQ
Répondre
F
En citant une systematic review de Goodman et al (2014), vous omettez de signaler le conflit d'intérêt des auteurs puisque l'étude est financée par Syngenta. Or il s'agit là d'une systematic review où la conclusion des auteurs n'est pas chiffrée (comme pour une méta-analyse) mais qualitative et donc subjective. Par exemple, ils mentionnent que Agopian et al, 2013b trouvent un résultat non significatif alors que la publi trouve un résultat significatif pour les femmes de plus de 25 ans… Un autre exemple : une étude citée a trouvé une association entre exposition à l'atrazine et poids à la naissance, ils en citent une autre qui n'a pas trouvé de résultat significatif (Dabrowski et al, 2003) : c'est exact mais rassembler les deux échantillons pour avoir une puissance statistique plus forte aurait justement été intéressant (d'autant que Dabrowski et al, ne sont pas loin de trouver un résultat significatif). Toujours sur le poids à la naissance, ils distinguent SGA (small for gestional age) de birth weight. Or trouver un effet pour le SGA implique de trouver un effet pour le birth weight. Et donc les études positives pour le SGA viennent renforcer l'hypothèse d'une baisse du BW. Mais ils ne le mentionnent pas.<br /> il y a aussi l'étude de Villanueva et al., 2005 qu'ils citent et qui trouve un effet sur le SGA lorsque le 3è trimestre de grossesse a lieu de mai à septembre, mais pour les auteurs de la revue, c'est un résultat négatif. Circulez. Il y a donc, comme on le voit, différents éléments concordants montrant que des foetus exposés à de l'atrazine sont plus petits mais cela ne ressort pas de la review de Goodman et al.<br /> Vous oubliez aussi de mentionner que l'article est publié dans un journal peu reluisant : http://www.scimagojr.com/journalsearch.php?q=28636&tip=sid&clean=0 et que les auteurs s'intéressent à une conséquence particulière de l'atrazine (pregnancy outcome), alors Hayes s'intéresse aux batraciens.<br /> <br /> Vous dîtes que l'EPA est très rassurante sur le sujet : c'est parce qu'elle exclut un grand nombre d'études de ces analyses (cf. http://bioscience.oxfordjournals.org/content/64/10/917) et non cancérogène ne signifie pas qu'elle n'a pas d'effet sur les organes reproducteurs.<br /> Vous affirmez que les études de Hayes ne sont pas reproduites mais vous ne fournissez aucune source scientifique à l'appui de cette affirmation. Cette meta-review sur les sujets étudiés par Hayes montre que ses résultats ont bien été reproduits : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2831963/<br /> En revanche, je m'étonne que vous repreniez de ce fait les arguments de Syngenta, qui a cherché à décrédibiliser par tous les moyens les travaux (sérieux) de Hayes : http://www.newyorker.com/reporting/2014/02/10/140210fa_fact_aviv?currentPage=all Ah oui et puisque vous donnez un lien vers un blog de Forbes contredisant le reportage du New Yorker, mentionnons quand même que la personne rédigeant ce blog a également des conflits d'intérêt avec l'industrie et jetez un coup d'œil à ce document de Syngenta (à partir de la page 32) pour voir les pistes envisagées contre Hayes : http://www.sourcewatch.org/images/f/f6/Exhibit_19_Part1.pdf<br /> À mon avis il ne s'agit pas vraiment de la manière dont un débat scientifique doit être mené.<br /> Vous ne parlez pas non plus de l'expertise collective de l'Inserm sur les pesticides qui mentionne les triazines et leur impact sur la croissance foetale (mais aussi sur l'immunité). http://www.inserm.fr/actualites/rubriques/actualites-societe/pesticides-effets-sur-la-sante-une-expertise-collective-de-l-inserm
Répondre
S
Pour l'enquête sur les aliments radioactifs, france 5 l'a déjà quasiment fait l'année dernière. Ca s'appelait:<br /> ALIMENTS IRRADIÉS, MAUVAISES ONDES DANS NOS ASSIETTES ?<br /> <br /> Et c'était vraiment n'importe quoi pour rester poli.
Répondre