Les méthodes exécrables de Jacques Testart
Jacques Testart, président de sciences citoyennes et responsable de la pétition en soutien à Gilles-Éric Séralini, (l’homme qui attaque Marc Fellous au nom de la liberté du débat), a réagi sur Médiapart au billet de notre ami Yann Kindo, « Séralini contre l'AFBV : un procès inquiétant.(1) » : En défense de Gilles-Eric Séralini .
Pour ceux qui ignoreraient encore qui est vraiment Jacques Testart, ces quelques lignes fielleuses fournissent quelques indications précieuses sur la mentalité du personnage.
Comme Yann, nous préférons la qualité de l’argumentation à la censure, nous préférons faire appel à l’esprit critique et faire confiance au jugement critique face aux arguments des uns et des autres. C’est ce qui explique ce qu’écrit Yann :
« Il ne s'agit pas de dénier à Séralini, Vélot, Testart et autres le droit à l'expression, absolument pas, mais de contester leur quasi monopole et d'en appeler au pluralisme, sur un sujet sur lequel leur point de vue est en fait minoritaire dans la communauté scientifique (..) . Personnellement, je me reconnais dans les positions de Chomsky sur la liberté d'expression, et je ne poursuivrai pas en justice quelqu'un qui me traite de nazi ou d'agent de Monsanto ou de je ne sais quoi (ni quelqu'un qui affirmerait que les chambres à gaz n'ont pas existé, aussi faux et écœurant cela soit-il). Question de principes.(..) A priori, il me semble que l'arme du procès en diffamation ne doit pas être utilisée dans le débat (en tous cas, je n'ai pas de contre-exemples qui me viennent spontanément (..)Sinon, on nourrit cette tendance à la judiciarisation des rapports sociaux, qui n'est pas la meilleure chose qui nous soit arrivée des États-Unis ces dernières années – tout en sachant qu'aux États-Unis, il existe une défense principielle de la liberté d'expression qui est bien plus profonde qu'en France, et qui peut servir de garde-fou. Ce n'est pas le cas chez nous, et on peut s'inquiéter sérieusement des dérives qui apparaissent déjà.».
Or, Testart n’a rien contre la judiciarisation des rapports sociaux, et de la controverse scientifique en particulier. Surtout quand il se trouve du côté de l’accusation, bien sûr ! Car s’il soutient Séralini, il a le culot de demander à Yann de condamner Allègre (ce que fait Yann, qui lui n’a pas des principes à géométrie variable) qui a porté plainte en diffamation contre lui.
« Selon Yann Kindo (qui ne poursuivrait pas en justice quelqu'un «qui affirmerait que les chambres à gaz n'ont pas existé»...), «l'arme du procès en diffamation ne doit pas être utilisée dans le débat». Peut-être, mais alors il faudrait d'abord qu'il condamne le sieur Claude Allègre ! compagnon de route scientiste de Marc Fellous et membre de l'AFBV... (c'est fou l'étendue des compétences d'un géologue...) qui attaque en diffamation un journal (Politis) et 8 cosignataires (dont moi-même) d'un article qu'il a jugé déplaisant.»
Plusieurs remarques s’imposent :
- Testart maîtrise avec un talent certain l’art de l’insinuation. Ainsi, les points de suspension accolés à «qui ne poursuivrait pas en justice quelqu'un «qui affirmerait que les chambres à gaz n'ont pas existé»...),n’ont rien d’innocents, il s’agit de suggérer tout autre chose que ce que Yann défend, la liberté d’expression. Odieux !
- A propos d’Allègre, le procès intenté par Allègre visait un article de Politis (co-signé par Testart) qui portait sur des accusations très graves (2), contrairement aux propos qui valent à Marc Fellous d’être trainé en procès. Mais alors que Testart ironise sur le fait qu’on prenne la défense de Marc Fellous, quelle était sa position lorsqu’Allègre a porté plainte ? « Je soutiens Politis et les auteurs de cette tribune contre les tentatives d’intimidation de Claude Allègre. Je demande le retrait de la plainte, et je me prononce pour un débat public avec Claude Allègre sur les sujets abordés dans le texte incriminé ». Notre jésuite troque ainsi sans le moindre état d’âme la robe d’avocat de la défense de la liberté d’expression contre celle du procureur et du censeur.
- Pointons un autre sarcasme déplacé : « Claude Allègre ! compagnon de route scientiste de Marc Fellous et membre de l'AFBV... (c'est fou l'étendue des compétences d'un géologue...) ». Certes, Allègre n’est pas expert en biotechnologies, et alors ? L’adhésion à l’AFBV implique tout simplement des gens convaincus de l’utilité des biotechnologies végétales et de la nécessité de ramener le débat sur des bases scientifiques. Et surtout de qui se moque Mr Testart, qui n’est lui-même en rien spécialiste du sujet ? Faut-il railler les « compétences » de son ami José Bové, de Philippe Martin (autre soutien de GES) qui croit qu’on met des gènes dans le Round-Up, de Christophe Noisette, rédacteur en chef d’Info-Gm, toujours cité comme référence par Testart ? Le fait de se moquer de l’incompétence supposée d’untel en dit long sur la sincérité de la « science citoyenne », concept inventé par Testart.
Notons que le fait que J Testart ne soit pas lui-même spécialiste des OGM (c’est d’ailleurs également le cas de l’énorme majorité des scientifiques médiatiques qui s’opposent aux OGM) ne pose en soi pas de problème, on peut très bien avoir des choses intéressantes à dire sur les OGM sans être spécialiste, éclairer la problématique sous des angles inexplorés etc.. A condition de respecter un minimum les spécialistes dans leur domaine de compétence et de faire un minimum preuve d’humilité. C’est tout le contraire que fait Testart, confit de suffisance, qui ose affirmer : « Pour le reste, on voit bien que Yann Kindo connaît mal le dossier, jusqu'à imaginer que les journalistes organisateurs de débats ne rechercheraient pas désespérément la contribution des pro-PGM, lesquels se défilent plutôt que de s'exposer à un contradicteur informé (il suffit d'interroger ces journalistes )... » . Quel culot ! Ainsi, si on n’entend jamais les « pro-PGM », c’est parce qu’ils ont trop peur d’affronter Testart, tellement il est fort !
C’est sans doute pour cela que lorsque l’AFBV demande à une chaine de télévision de « donner aussi la parole aux très nombreux scientifiques qui ne partagent pas son point de vue (celui de GES & de Testart)) » , les compères s’empressent de lui intenter un procès .
Dans son lors du procès Séralini versus Fellous, Testart défend le chevalier blanc GES, « j'admire sa capacité à résister à l'hostilité de certains confrères experts, en siégeant dans des commissions acquises aux intérêts des industriels. » . Ce spécialiste des arguments ad hominem fait semblant de croire que les publications redondantes de Séralini ne sont pas critiquées pour leur manque de rigueur, et que les critiques sont réservées « aux rares travaux qui mettent en cause des intérêts économiques importants »… (3) .
Testart a donc bien choisi le terrain de la calomnie, plutôt que celui du débat scientifique , ajoutant en forme d’aveu «L'équipe de GE Seralini a répondu aux critiques et ce n'est pas ici le lieu pour un débat scientifique. » Comment donc juger du fait que les critiques faites à Séralini sont diffamatoires, si on s’interdit de juger de leur pertinence scientifique ? Réponse de Testart : GES est un combattant courageux qui se bat contre ses collègues vendus aux intérêts industriels, inutile d’écouter ce qu’ils disent !
Nous avons déjà relevé les mensonges pour la « bonne cause » dont est capable Jacques Testart, en particulier dans ses affirmations pour discréditer le riz doré (4). Voyons comment il réécrit l’histoire de l’expertise du maïs MON863 qui a donné lieu aux réétudes de Séralini qui ont fait l’objet de tant de critiques :
« C'est pour tenter de rompre avec les incertitudes liées à la toxicité éventuelle des plantes génétiquement modifiées (PGM) que l'équipe de Gilles-Eric Seralini a proposé une analyse comparative des effets, sur le sang et certains organes, de la présence dans l'alimentation animale de maïs génétiquement modifiés (Spiroux de Vendômois et coll, Int J biol, 2009). Pour cela, ils ont réinterprété des résultats obtenus par le propriétaire de ces PGM, la firme Monsanto, laquelle n'en avait communiqué aux autorités et agences délivrant les autorisations qu'une version favorable à l'obtention des agréments, dissimulant la plupart des données au nom du «secret industriel».
Tout ceci est parfaitement mensonger : 1/ Monsanto n’a pas dissimulé les données qui sont accessibles aux experts des dites agences. Testart fait semblant de confondre confidentialité des données, et secret industriel.
2/ C’est précisément sur la base des données fournies par Monsanto que la Commission du Génie Génétique (CGB) avait exigé des examens complémentaires approfondis (avis du 31 octobre 2003) (5). Les expertises complémentaires, ont aboutit à la conclusion de l’absence de signification biologique et toxicologique des variations qui avaient retenu l’attention des experts de la CGB. C’est paradoxalement la grande précaution de la CGB, qui a repoussé de plus d’un an son avis définitif, qui a abouti à la fable inventé par le CRIIGEN se battant seul contre tous pour pallier au prétendu dilettantisme des experts.
Testard le « citoyen » englué dans l’idéologie anti-OGM et décroissante, ne recule devant aucune bassesse : mensonges, mauvaise foi, auto-proclamation, insinuation, calomnie ouverte , tentative de censure… D’où sa participation à ce procès ubuesque où aucun mauvais procédé n’ aura été exclu :
Ainsi, l’avocat de GES a prétendu à l’audience que Marc Fellous dissimulait des conflits d’intérêt . « Face à la critique argumentée de nombreux chercheurs et de plusieurs instances nationales ou internationales, comme le HCB, l’Anses (ex-Afssa) et l’Aesa, qui ciblait les erreurs de méthodologie des travaux de M. Séralini, le conseil de ce dernier a très maladroitement sorti de son chapeau deux brevets déposés par le Pr Fellous « au profit de la société Yeda Research et Development Co, située en Israël », que le professeur aurait « omis de préciser dans son CV ». Ce « scoop », largement repris et diffusé par Corinne Lepage sur Mediapart, suggérait que le Pr Fellous aurait été inféodé au « lobby des OGM ». Sauf que l’avocate oublie de préciser qu’aucun de ces brevets ne porte sur des plantes génétiquement modifiées ! Déposés il y a seize ans pour le premier, dix ans pour le second, ils concernent une molécule régulée par interféron dans le cadre de la lutte contre le cancer... »(6) . Espèrent-ils réellement duper les juges avec des accusations aussi ridicules ?
Anton Suwalki
Sources:
(1)http://www.mediapart.fr/club/blog/yann-kindo/201110/seralini-contre-lafbv-un-proces-inquietant
(2) http://www.politis.fr/Claude-Allegre-question-d-ethique,7386.html
Bien entendu, il est hors de question de se prononcer sur les accusations portées.
(3) voir le dernier avis du HCB sur le travail de Séralini, suite à la saisine du député François Grosdidier :
http://www.ogm.gouv.fr/IMG/pdf/avisCSduHCB-Saisine-Grosdidier_cle0e6cfc.pdf
On peut aussi se reporter aux commentaires de plusieurs de ses études ci-dessous :
http://imposteurs.over-blog.com/article-29829309.html
http://imposteurs.over-blog.com/article-30006464.html
http://imposteurs.over-blog.com/article-34766192.html
(4) http://imposteurs.over-blog.com/article-22310309.html
(5) http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article734
(6) http://www.agriculture-environnement.fr/spip.php?article692