Chez Cohn-Bendit, les bobards sont encore plus renouvelables que les énergies
Invité le 17 Septembre d’Arlette Chabot dans l’émission A vous de juger de France 2 , Daniel Cohn-Bendit, le récent lauréat du Vélot d’or (1), a au cours d’un bref face-à-face excessivement poli avec Claude Allègre affirmé que le programme allemand de développement des énergies renouvelables mise en place par la coalition SD-Verts (1998-2005) avait créé plus de 700.000 emplois(2) .
Le plus surprenant est que Claude Allègre n’ait pas relevé ce chiffre extravagant, et ne lui ait pas demandé de citer ses sources. Ce chiffre astronomique (700.000) ne tombe certes pas du ciel et une petite recherche sur Internet permet d’avancer une hypothèse : Cohn-Bendit ne se serait-il pas par hasard approprié les chiffres de Greenpeace (3), selon lesquels 700.000 empois (en Europe, et non pas en Allemagne!) seront liés à la production d’électricité d’origine renouvelable d’ici à 2010 ? Moralité : A côté de Cohn-Bendit, les falsificateurs compulsifs de Greenpeace ou de la WWF (4) passeraient presque pour des honnêtes gens.
Les chiffres avancés par Cohn-Bendit sont évidemment un énorme mensonge et dans un certain sens, il vaut mieux : De 1998 à 2007, (1998 étant l’année d’arrivée au pouvoir de la coalition comprenant les verts allemands), la part des énergies renouvelables est passé en Allemagne de 4,8% à 15,1% (5), dépassant légèrement celle de la France (13,3% grâce à son parc hydraulique très important) .
Or :
1/ Ca n’est déjà pas le nombre d’emplois de la filière énergie renouvelable qu’il convient d’estimer, mais le nombre d’emplois éventuellement additionnels : si un emploi dans la filière énergétique classique est détruit et que s’y substitue un emploi dans la filière ER, le bilan est nul de ce point de vue, ce que Cohn-Bendit s’est bien sûr gardé de préciser.
2/ La filière nucléaire française qui produit environ 80% de l’électricité en moyenne annuelle dans les années 2000 occupe selon un rapport de l’Assemblée nationale (6) environ 120.000 emplois directs et indirects. Au plus haut de la phase de construction du parc nucléaire, le nombre d’emplois était estimé à 300.000. Quel loufoque peut croire que l’Allemagne a créé 700 000 emplois pour augmenter de 10,3 points de % la part des énergies renouvelables ? Même en prenant en compte que la production d’électricité allemande (640 térawatts en 2007) dépasse d’environ 10% la production française, c’est impensable, à moins que les écologistes aient réussi en plus de leur sectarisme énergétique à imposer l’irrationalité économique la plus absolue : voila qui mettrait l’électricité à un coût tellement exorbitant que bien des ménages allemands reviendraient bientôt à la bougie, ce qui ,certes, ne serait pas pour déplaire à certains arriérés de l’écologie politique !
Monsieur Cohn-Bendit, vous qui prétendez assumer des responsabilités politiques, apprenez donc que la création d’emplois , s’il elle est nécessaire pour permettre à chacun de participer à la production sociale et à la consommation, n’est positive que si les emplois créés correspondent à des services ou des biens additionnels pour la collectivité. Nul doute que si on remplaçait la flotte marchande actuelle par des galères, ça créerait énormément d’emplois. Mais il n’y aurait sans doute que des écolos décroissants pour considérer cela comme positif.
Les verts allemands ont donc réussi à hérisser le territoire de moulins à vent peu efficaces, qui produisent de l’électricité que par intermittence, et remettent déjà en cause la sécurité de l’Allemagne en matière d’approvisionnement en électricité lors des pics de consommation. Le programme ER s’est fait au détriment du nucléaire, source d’énergie de loin la plus propre (7) , la part de l’électricité produite à partir d’hydrocarbures polluants en termes de CO2 comme de particules particulièrement dangereuses pour la santé n’ayant pratiquement pas reculé. Ce qui explique pour large part pourquoi l’Allemagne émet 9,8 tonnes de CO2 par habitant et par an , alors que la France fortement nucléarisée n’en émet 6,2 tonnes.
Contrairement aux affirmations de Cohn-Bendit, ça n’est pas de la faute des sociaux-démocrates si la part des hydrocarbures comme source primaire d’électricité n’a pas été réduite. C’est de la faute à la nécessité : le poids des énergies renouvelables, dans les conditions technologiques actuelles, ne peut dépasser un certain seuil sans soumettre un pays à de gros risques de pannes générales. Il fallait donc choisir entre sacrifier le nucléaire ou réduire en proportion les centrales thermiques. C’est le nucléaire que l’on a choisi de sacrifier, avec la bénédiction des obscurantistes verts. Qu’ils s’assument comme tels (obscurantistes) comme les décroissants, ou qu’ils cherchent à passer pour des libéraux-libertaires pseudo-modernes comme Cohn-Bendit.
Anton Suwałki
Notes :
(1) http://imposteurs.over-blog.com/article-31051957.html
(2) http://video.google.fr/videosearch?q=cohn+bendit+all%C3%A8gre&hl=fr&emb=0&aq=f#
(3)
(4) cf le rapport de Greenpeace qui qualifie l’EPR de réacteur le plus dangereux du monde ou ses mensonges sur le riz doré! Ou encore les comptes bidons de la WWF sur l’empreinte écologique :
(5) Source : Eurostat
(6)
(7) L’inculte Daniel Cohn-Bendit nous ressort le sempiternel refrain sur les déchets nucléaires , sans savoir bien entendu de quoi il parle, ce qui est visiblement obligatoire pour adhérer à l’écologie politique: sur les déchets nucléaires, lire l’article d’Hervé Nifenecker dans SPS :
http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article842http://www.assemblee-nationale.fr/11/rap-off/r1359-06.asphttp://epp.eurostat.ec.europa.eu/portal/page/portal/sdi/introductionhttp://imposteurs.over-blog.com/article-33549187.htmlhttp://www.euractiv.fr/energie/article/greenpeace-20-energies-renouvelables-horizon-2020-00395