Précoce, mais long à la détente !
Dans la mesure où la psychanalyse dans sa version originelle prétend que la libido et nos pulsions sexuelles sont à l’origine de tous nos problèmes psychiques et de nos « conflits intérieurs », on pourrait s’attendre à ce qu’elle soit la discipline reine pour résoudre tous les troubles de nature sexuelle.
L’évaluation de la psychanalyse dans ce domaine n’a pas été faite dans le rapport de l’INSERM de 2005 sur l’efficacité comparée de 3 psychothérapies (1), censuré par ¨Philippe Douste-Blazy , le ministre de la santé de l’époque . L’ annonce scandaleuse de cette censure se fit devant un parterre de psychanalystes lacaniens applaudissant à tout rompre Douste-Blabla affirmant que la souffrance psychique ne s’évalue pas.
Il existe cependant des indices assez probants permettant de considérer l’hypothèse selon laquelle la psychanalyse est aussi inefficace dans le traitement des dysfonctionnements sexuels qu’ailleurs. Son mépris pour les thérapies qui soignent ce qu’elle traite dédaigneusement de « symptômes ».
Un témoignage de Pascal de Sutter, docteur en psychologie et sexologue clinicien , pratiquant des sexothérapies éprouvées (2) nous en donne quelques indications dans le Livre noir de la psychanalyse. Citons-le intégralement (3)
« Je me souviens d’un patient qui avait fait huit ans de psychanalyse pour un problème d’éjaculation précoce. Je cite ce cas, car il s’agit d’un exemple où la psychanalyse avait été bien vécue.
Cet homme de quarante-trois ans reconnaissait que sa cure lui avait fait du bien. Il avait réfléchi à son enfance, à son père absent, à sa mère dominatrice et au sens de sa vie. Il comprenait mieux sa sexualité. On lui avait expliqué qu’il éjaculait trop vite pour « se venger de sa mère » (sic !!!) . Cela l’avait soulagé de donner un sens à son problème sexuel. Il se sentait mieux, moins inquiet. Je lui demandai alors pourquoi il venait consulter ; Il répondit cette phrase éloquente souvent entendue : « Ma psychanalyse m’a permis de comprendre mon problème, mais maintenant j’aimerais pouvoir vraiment m’en débarrasser » .
Après 10 semaines de sexothérapie, ce patient avait appris à gérer son excitation sexuelle. Sa vie sexuelle s’était radicalement améliorée »
« Accessoirement » aussi, la vie sexuelle de sa (ou son ?) partenaire !
Deux enseignements essentiels semblent s’imposer de cette histoire à la fois comique et navrante.
1) On peut être à la fois éjaculateur précoce et sous d’autres aspects, long à la détente !
Désolé, j’ai pas pu m’empêcher…
2) La psychanalyse, qui dans sa version la plus extrémiste en France considère comme quasi-fasciste la notion même de résultats et d’évaluation, sous couvert de découvrir le sens caché des pathologies, maintient les individus sur lesquels elle a réussi à mettre le grappin dans leur misère, qu’elle soit psychique, affective, ou sexuelle comme dans le cas qui nous intéresse ici. Les 3 souffrances étant dans ce cas intimement liées.Le pauvre homme qui a trouvé positif de s’inventer une histoire autour de son nombril, au risque évident de sombrer dans l’égocentrisme le plus total, a dû en même temps souffrir inutilement pendant 8 ans, et faire souffrir inutilement sa partenaire !
La sexualité est une activité très intéressante. La démarche pseudo-scientifique de la psychanalyse continue à priver des hommes et des femmes d’accéder dans ce domaine à ce qui devrait être considéré comme un des droits de l’homme (et bien sûr de la femme) parmi les plus fondamentaux : l’épanouissement sexuel.
Anton Suwalki
Notes :
(1)3 psychothérapies étaient évaluées : les thérapies psychanalytiques brèves, les thérapies familiales, et les thérapies cognitives et comportementales. C’est bien sûr la publication des piètres résultats des thérapies d’inspiration psychanalytique qui ont déclenché la fureur des lacaniens.
(2)il existe néanmoins des troubles sexuels d’origine organique qui ne peuvent être résolus par ce type de thérapies, le mérite des sexologues scientifiques est aussi de reconnaître leurs limites et d’orienter leurs patients vers des médecins lorsqu’ils soupçonnent que les problèmes de ces derniers sont de cette nature.
(3) Les surlignages sont de moi.Anton