Congo-Kinshasa : Les malades ne savent plus à quels médecins se vouer

Publié le par Anton Suwalki

Dans une mini-enquête menée par l'Agence de presse Syfia Grands Lacs, il est démontré qu'actuellement les malades ne savent plus à quel médecin se vouer. Les tradi-praticiens et les médecins modernes, se rejettent parfois les échecs enregistrés dans le traitement de maladies chez certains patients. Ces derniers, embarrassés, consultent les deux " spécialistes " de la santé. Les conséquences sont parfois dramatiques.

Des médecins se plaignent, en effet, de recevoir des malades qui leur arrivent dans un état souvent critique, après avoir fait le tour des tradi-praticiens. " Des cas d'AVC [accidents vasculaires cérébraux], de diabète déséquilibré, de complications de la prostate... sont régulièrement enregistrés dans les hôpitaux à cause du manque de dosage des produits de la médecine traditionnelle", disent-ils.

 En avril 2008, le ministre de la Communication et des Médias, Emile Bongeli, a rappelé le prescrit d'un arrêté ministériel de 2007 interdisant la publicité des médicaments. Cette mesure avait été prise pour prévenir les nombreux abus constatés dans le domaine de la santé publique. " Il n'est pas normal que n'importe qui parle de la médecine, du corps humain... quand il n'a pas fait des études appropriées. Tout ça doit être réglementé ", souligne le ministre, qui a mis en garde les responsables de télévisions, radios, journaux et agences de publicité.

Le rappel de cette mesure interdisant la publicité des médicaments dans les médias ne semble guère entendu. Au contraire, elle continue à passer sans désemparer. Didier Mampasi, l'un des tradi-praticiens de Kinshasa, explique pourquoi : " Tout tradi-praticien a le droit de faire la publicité de son médicament lorsqu'il s'avère véridique ", argumente-t-il, citant un autre arrêté ministériel de 2002 organisant le secteur de la médecine traditionnelle.

Il ajoute que la mesure d'interdiction a été attaquée en justice par un groupe de tradi-praticiens.

Du côté des médias, un responsable de télévision qui parle sous couvert d'anonymat estime que les médias ne peuvent pas se priver de cette manne publicitaire...

En attendant une harmonisation des décisions gouvernementales, le Programme national pour la promotion de la médecine traditionnelle mis en place par le ministère de la Santé, recense, quantifie et codifie certains médicaments. " Il faut une collaboration entre les deux médecines ", plaide finalement le Dr Andy Engumba de l'Ordre des médecins, pour que les malades sachent à qui se confier.

O.D./Syfia

 

Paru sur le site Santé Tropicale

http://www.santetropicale.com/actualites/index.asp?id=6542&texte=0508/0508_84&action=lire


 

Commentaire : Le poids des croyances envers les « tradipraticiens » domine encore largement dans de vastes régions d’Afrique et du globe. Constat qui ne doit amener à aucun sentiment de supériorité, vu le succès croissant des pseudomédecines dans les pays développés que nous dénonçons régulièrement.  La difficulté réelle de faire avancer l’accès à la médecine moderne dans les pays du Sud  ne repose pas que sur des problèmes matériels et financiers, même si ceux-ci sont le premier problème : il y a de l’ordre 300 à 400 médecins pour 100.000 habitants dans la plupart des pays d’Europe, 20 à 30 fois moins dans beaucoup de pays d’Afrique. Changer les mentalités, faire reculer les croyances, c’est aussi capital et ça n’est pas simple. Mais peut-on sérieusement envisager la collaboration entre les deux « médecines », surtout quand on sait que l’une nest qu’une pseudo-médecine ?

AS 

 


 

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