Centrales nucléaires et cancers : petit rebondissement insignifiant

Publié le par Anton Suwalki

On a évoqué la semaine dernière cette enquête allemande qui tombait à pic sur le risque de cancers encourus par les enfants aux abords d'une centrale nucléaire. On avait souligné qu'on ne nous communiquait qu'à propos d'un seul seuil (moins de 5km) et seulement pour les enfants de moins de 5 ans. On ignore toujours le champ exact de l'étude, mais voici qu'on nous parle d'un risque accru détectable jusqu'à une distance de 50 km ! On passe du tout au tout ! 

Une carte de l'implantation des  centrales nucléaires nous montre en fait que la plus grande partie de l'Allemagne  la plus densément peuplée et la plus industrialisée se situe dans cette proximité. Autant dire que sur une telle aire, les facteurs pouvant concourir au cancer sont tellement nombreux et variés u'établir une relation entre centrale nucléaire et cancer vire à la farce. 


germany.JPG


D'autant plus qu'on nous assure que le risque croit avec la proximité de la centrale. Comme c'est curieux. On devrait donc constater la même chose en France. Intéressons-nous par exemple aux rumeurs qui avaient circulé à propos de l'usine de retraitement de La Hague. Il était cette fois-ci question du risque accru pour les 5-9 ans : 3 cas (en 20  ans !) de leucémie dans un rayon de 10 km autour de la Hague au lieu de 0,47 attendu. Et alors, si je constate dans l'immeuble où j'habite 3 cas de cancers pour 0,5 attendus, faut-il que j'en déduise que l'endroit est malsain ? Bien évidemment, on n'a parlé que des 5 à 9 ans alors que pour les autres tranches d'âge considérées (0-5 et 10-24 ans) ,il n'y avait aucune sur-incidence notée. Doit-on en conclure que l'activité de l'usine de la Hague nuit à la santé des 5-9ans,  tandis que celle des centrales nucléaires allemandes nuit à celle des enfants de moins de 5 ans ? Quand donc obtiendra-t-on le minimum d'objectivité qui évite de ne retenir  que ce qui nous arrange quitte à dire des âneries?  
En fait de relation entre nucléaire et leucémies, un coup d'œil sur des données fournies par l'INSERM, tous âges confondus, permet de se faire une idée de l'inanité de ces affirmations. 

CENTR.JPG
La Manche compte deux installations nucléaires, la centrale de Flamanville(1) et l'usine de la Hague(2). Les indices de fréquence des leucémies sont rapportés à la moyenne française, mais déclinés par canton. Le canton de Flamanville affiche un indice nettement plus élevé que la moyenne (130-149), mais le canton mitoyen qui abrite l'usine de la Hague se situe dans la moyenne nationale . D'autres cantons mitoyens (3)présentent des taux moitié moindre que la moyenne française.Et la mosaïque de la carte indique une répartition cantonale des leucémies, pour toute la région totalement indépendante de la proximité de ces sites nucléaires, avec des taux maximum  affichés par des cantons entièrement ruraux (4) (5) (6)! Est-ce à dire que vivre à la campagne expose davantage aux leucémies qu'habiter près d'une centrale ? Bien sûr que non ! Ca met tout simplement en évidence le caractère bidon des corrélations que les anti-nucléaire s'obstinent à trouver entre des cancers et des sites nucléaires qui sont responsables de moins de 1% de la radioactivité totale subie par les individus qui vivent à proximité d'eux.

Publié dans Technophobies

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
P
<br /> VOUS NE FAITE PAS LA DIFERENCE ENTRE RADIOACTIVITE EXTERNE ET CELLE QUI POURAI SE RETROUVE DANS LES ALIMENT POUR ETRE SERIEUX ILNE FAUDRAI TENIR<br /> CONPTE QUE DES PERSONNES QUI SE NOURRISENT DE LEUR PROPRE PRODUCTION<br />
Répondre
P
LA carte parle d'elle même. Cependant, l'argument de l'incohérence de l'âge entre les études ne tient pas : il est possible qu'une exposition entre 0 et 5ans puisse conduire à une leucémie entre 5 et 9ans.<br /> <br /> De toute façon, 3 cas sur un rayon de 10km ne semble pas du tout significatif.
Répondre