Le Monde: le quotidien anti-pesticides de référence

Publié le par Anton Suwalki

Le Monde: le quotidien anti-pesticides de référence

Quand le lobby anti-pesticides se paie une page dans Le Monde.

Glyphosate, insecticides néonicotinoïdes…Nous avons subi ces derniers mois un bombardement sans précédent de propagande anti-pesticides. Côté presse écrite subventionnée (1), Le Monde est incontestablement à la pointe de cet étrange combat. Ses journalistes ne prennent même plus un semblant de distance par rapport à la propagande, et les titres des pages Planète reprennent ressemble à s’y méprendre aux slogans des ONG : « Révélations de « Cash Investigation » sur l’agriculture qui tue », « Les députés votent une interdiction des pesticides tueurs d’abeilles », « Une étude a été menée sur 2 000 personnes, grâce à une mobilisation citoyenne et à l’initiative de riverains des zones agricoles ». Dans les articles de Stéphane Foucart traitant du sujet, on échappe rarement au point de vue « éclairé » de François Veillerette, porte parole de Générations Futures. Si l’idéologie verte épousée par le Monde est probablement le reflet des préjugés de son lectorat moyen, il en est aussi la caricature, au point de rendre définitivement obsolète son image de journal de référence.

Compte tenu de la place qu’il continue néanmoins à occuper dans le paysage médiatique français, le lobby anti-pesticides a compris tout l’intérêt d’utiliser Le Monde comme instrument de propagande. Au point de s’offrir une pleine page de pub dans le journal à la veille du vote de l’Assemblée nationale, pour demander aux députés de résister…aux lobbys ! Il fallait oser !

Des débats scientifiques tranchés…dans la salle de rédaction du Monde !

Quand on lit un article de la rubrique Planète du Monde, il ne faut surtout pas s’attendre à un compte-rendu neutre des débats qui traversent la science. Stéphane Foucart tranche pour vous les débats, notamment à coup de « conflits d’intérêts » qui permettent de discréditer les chercheurs qui ne sont pas résolument dans la ligne du parti vert et qui ne partagent pas la phobie anti-"chimie ». Rendant compte d’une étude parue dans Science, il décrète que « la pause du réchauffement climatique était un mirage » (2), mais « oublie » de nuancer son propos en signalant que cette thèse a depuis été contestée, notamment dans un article paru dans Nature Climate Change. Après avoir monté en épingle (3) une étude à la portée très limitée mettant en évidence l’ effet cocktail d’un œstrogène et d’un pesticide (4), voici Foucart qui, volant au secours du documenteur de Cash Investigation sur les pesticides, décrète que l’évaluation des risques d’exposition aux substances « chimiques » dont les pesticides repose «repose sur une science obsolète, battue en brèche par de nouvelles (sic !) notions toxicologiques – effets cocktail, perturbation endocrinienne, programmation prénatale des maladies ».

Espérons qu’une partie des lecteurs du Monde se rendront compte qu’il n’appartient pas à un journaliste de décréter qu’un débat scientifique est clos, ou au contraire que tel ou tel domaine de la science est obsolète.

Et si les pesticides coûtaient plus qu’ils ne rapportent ? Le dernier hoax anti-pesticides du Monde

Après avoir systématiquement entretenu la peur sur l’agriculture qui tue, les néonicotinoïdes tueurs d’abeilles, il ne restait qu’un pas en franchir. Et si les pesticides, qui sont rappelons-le des produits de protection des plantes, ne servaient finalement à rien, et coutaient même plus chers qu’il ne rapportent ? Une étude des 2 chercheurs de l’INRA, aussi longue que fantaisiste, vient de paraitre dans Sustainable Agriculture Reviews et défend cette thèse (6). Une thèse si séduisante, que Stéphane Foucart ne pouvait manquer ne foncer dessus tête baissée. « Et si les pesticides coûtaient plus qu’ils ne rapportent ? » écrit-il dans le Monde du 19/03 . Il ne manque évidemment pas de questionner à ce propos François Veillerette, que l’on sait aussi qualifié en économie qu’en toxicologie.

Selon Stéphane Foucart : « Ce travail de longue haleine, entrepris par deux chercheurs de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) et publié dans la dernière édition de Sustainable Agriculture Reviews, est le premier à colliger l’ensemble des connaissances disponibles sur ce que les économistes appellent les « externalités négatives » liées à l’utilisation des produits phytosanitaires. Ce fardeau économique, estiment les chercheurs, peut dans certains cas excéder largement les bénéfices offerts par les herbicides, fongicides et autres insecticides.

Selon leurs estimations, le rapport coûts-bénéfices des pesticides de synthèse était ainsi largement défavorable aux Etats-Unis au début des années 1990. Alors qu’ils apportaient environ 27 milliards de dollars (24 milliards d’euros) par an à l’économie américaine, ils pesaient pour au moins 40 milliards de dollars… »

Certes, cela n’est pas parce qu’une étude contredit une intuition qu’il faut la rejeter d’un haussement d’épaule. Nous avons donc parcouru le résultat de ce « travail de longue haleine » pour découvrir la nature et l’ampleur de ces coûts cachés, et là…on hésite entre fou-rire et consternation. Jugeons-en rapidement :

Pour les USA, les auteurs évaluent à 35 Milliards de $ US les couts cachés de l’utilisation de pesticides :

  • Premier poste : 18 Milliards de $ censés correspondre au coût des décès par cancers attribuables aux pesticides (2000 par an, chaque vie évaluée à 9 millions d’euros). Même en admettant la réalité de ces 2000 décès, il faudrait en déduire que les 584.000 décès annuels dus aux cancer aux USA coûteraient 5256 milliards de $, soit 29% du PIB américain. En extrapolant, il ne doit pas être difficile de « prouver » que l’ensemble des décès et des maladies chroniques graves coutent à la société américaine …plus de 100% de son produit intérieur brut. C’est dire l’absurdité de ce genre d’estimation.
  • Le coût de l’action règlementaire gouvernementale pour évaluer et enregistrer les pesticides , organiser les contrôles et l’application des normes qu’elle édicte, décontaminer les eaux « polluées », pour un total d’environ 5 milliards de $. Le comble étant que ces normes sont la plupart établies non pas en fonction d’un seuil de sécurité sanitaire raisonnable, mais pour répondre aux peurs entretenues autour des pesticides. Il est facile après d’imputer ces coûts aux pesticides.
  • Un coût de près de 6 milliards causé par les morts d’oiseaux (7). Il faut dire que les auteurs estiment à 35 $ la valeur de chaque oiseau, dont 5 $ peuvent être compris comme le service écologique qu’ils rendent, les 30 autres $ correspondant à leur valeur … « purement récréative » !

Nous avons gardé le plus drôle est pour la fin (8) : les auteurs rajoutent dans la colonne des coûts des pesticides près de 3 milliards de $ pour le surcoût supportés par les consommateurs qui achètent des produits …bio pour éviter les produits issus de l’agriculture conventionnelle (9) ! Ainsi, le surcoût des produits bio est un coût caché des pesticides. Celle-là, il fallait vraiment la trouver !

Et si on bannissait les pesticides ? Le plaidoyer obscurantiste du Monde.

Cette dernière loufoquerie des deux chercheurs de l’INRA, prise avec le plus grand sérieux dans le quotidien anti-pesticides de référence, a au moins un mérite. De faire réfléchir. Le renoncement aux pesticides de synthèse, une agriculture 100% bio représenterait un surcoût considérable pour les consommateurs. Pas seulement de 20% comme calculé par les auteurs, mais sans doute beaucoup plus élevé en raison des pertes importantes de rendements, et des inévitables tensions sur les prix qui résulteraient d’une moindre disponibilité des denrées alimentaires.

Des considérations impossibles à prendre en compte dans le Monde, qui conclut logiquement dans un grand format : « Et si on bannissait les pesticides ? » (10) . Une fois n’est pas coutume, ça n’est pas à François Veillerette qu’on demande son avis. Qu’on se rassure, on a droit aux leçons de Lydie Bourguignon, à la publicité assumée pour la pseudoscience biodynamique, et au monde des bisounours, les gentils agriculteurs bio qui s’imaginent « faire de la résistance », les AMAP, etc… Bref, tous les clichés boboïsants de l’époque.

Journal de référence, Le Monde ? En tout cas, c’est un bon baromètre de l’hystérie anti-pesticides. C’est mieux que rien.

Anton Suwalki

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(1)http://droit-finances.commentcamarche.net/faq/33224-presse-subventionnee-les-20-journaux-les-plus-aides-par-l-etat

(2) http://www.lemonde.fr/climat/article/2015/06/04/la-pause-du-rechauffement-climatique-etait-un-mirage_4647745_1652612.html

(3) http://www.lemonde.fr/medecine/article/2015/09/03/les-secrets-de-l-effet-cocktail-mis-au-jour_4744773_1650718.html

(4) les chercheurs on testé 780 combinaisons de produits pris 2 à 2, et en ont trouvé …une seule pour laquelle l’effet combiné des deux produits étaient plus qu’additif…

http://www.nature.com/ncomms/2015/150903/ncomms9089/full/ncomms9089.html

(5) http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/02/29/maudits-97_4873354_3244.html

(6) The Hidden and External Costs of Pesticide Use, Denis Bourguet, Thomas Guillemaud, Février 2016

(7) les notes en annexe du tableau donnent d’ailleurs une estimation plus faible (3.5 milliards) . Allez comprendre…

(8) nous faisons court, mais on pourrait discuter de chaque ligne de ce budget à la Prévert

(9) au passage les auteurs font comme si l’agriculture bio n’utilisaient pas des pesticides.

(10) http://www.lemonde.fr/planete/visuel/2016/03/04/et-si-on-bannissait-les-pesticides_4876465_3244.html?xtmc=pesticides&xtcr=23

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F
les gens comme toi m'attriste Anton, heureusement que vous n'êtes pas nombreux ...<br /> et pour ta frustration, au lieu de la partagé dans des articles méprisant, inutiles et désinformateurs, que propose tu. Pourquoi penses-tu qu'un écologiste devrais être 100 fois + intègre que quiconque ?<br /> les gens comme toi sont fatiguant ...
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N
Amis du cancer bonsoir ! Je suis très surprise par le ton de cet article sur lequel je suis tombée en surfant sur internet sur la question des pesticides. A moins d'être un lobbyiste des pesticides, (ou du trou de la sécu !) c'est fou d'être à ce point crédule ! Pourtant, de nombreux agriculteurs, premiers utilisateurs sont conscients des dangers sanitaires et environnementaux de tels produits (et se tapent des bons gros cancers horribles bien sûr, sinon c'est pas drôle). M'enfin, Anton, le jour où tu t'en taperas un bien grave (ou ton enfant ? ou ton petit-enfant ?), tu te poseras peut-être enfin les bonnes questions ? (oui, oui, je parle en connaissance de cause.)
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L
@Nat<br /> <br /> "Pourtant, de nombreux agriculteurs, premiers utilisateurs sont conscients des dangers sanitaires et environnementaux de tels produits (et se tapent des bons gros cancers horribles bien sûr, sinon c'est pas drôle)."<br /> <br /> ===> au lieu de venir débiter votre litanie, vous feriez mieux de prendre connaissance de l'étude AGRICAN (la plus grosse étude de cohorte jamais menée en France : elle concerne 180000 agris...) qui montre que "l'espérance de vie est plus importante au sein de la cohorte par rapport à la population générale, que toutes causes confondues, les hommes de la cohorte avaient une mortalité inférieure de 29 % par rapport à la population générale. Pour les femmes ce déficit était de 28 % et que le risque de mortalité par cancer est plus faible chez les participants de la cohorte Agrican que dans la population générale." Pour quelqu'un qui prétend parler "en connaissance de cause"vous feriez bien de vous renseigner un peu avant de venir raconter vos salades, à moins d'être un lobbyiste de quelque ONG à la noix...
S
"raisonnement circulaire"<br /> <br /> Heu... même pas!<br /> <br /> Plutôt raisonnement d'un évadé de l'asile de fou!!! <br /> <br /> Compter le bio comme une externalité des pesticides, allo quoi non mais allo.<br /> <br /> Le plus drôle : pas un commentateur sur lemonde ne l'a relevé!
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L
héhé, le dénommé factsory il nous file des liens vers les études obtenues illégalement, gros vilain va...
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T
@Factsory Je trouve votre attitude bien rapide, qu'en savez vous que c'est un conflit d'intérêt? Et oui que l'étude se passe aux USA alors que c'est pas forcément comparable à la France rien qu'au niveau structurel et économique (et l'apport de son agriculture) ça devrait déjà vous poser des questions. Pour le reste j'ai déjà posté un commentaire. Forumphyto est le forum des producteurs et informe, il y a les sources. Effectivement vous avez mal lu l'étude car il y a bien 30% de cancers en moins et un cancer plus prévalent, sauf qu'il est n'est pas plus inférieur que la population générale. On devrait s'attendre à une surmortalité, là est le point contestable, ce n'est pas vérifié par les études de cohorte : http://cancerspreventions.fr/wp-content/uploads/2014/12/AGRICAN.pdf. Pour les reviews, bah si des études vieilles peuvent ne pas avoir été reproduites et en l'occurence le protocole avait été critiqué. Il faut simplement remonter aux sources sans avoir vos préjugés sur qui a le droit de parler ou pas. On se fiche des conflits d'intérêts, rien que la validité scientifique des arguments comptent et apparamment vous avez sélectionné ce qui vous intéresse.
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T
Vous oubliez de lire la phrase d'avant qui dit qu'il y a aussi une forte mortalité avec les accidents (idem en France et les TMS). Est ce une raison pour dire qu'il faut arrêter tous les métiers pénibles? Quel est le sens d'une telle étude? Faut il ne pas prévenir et améliorer les conditions de travail? Et pour le tabac ça n'a rien à voir, justement le fait est qu'on les cite ces références et qu'on les critique. Je parle bien de ces études de cohortes et rien d'autres. Donc a priori il n'y a pas à avoir des préjugés là dessus. Elles sont soumises à discussion scientifique. Vous rejetez un article (qui sont les producteurs et donc les mieux placés) sans le lire sérieusement, vous avez d'ailleurs écarter les remarques de jugements circulaires qui sont justes... Il n' ya qu'à voir des exemples de guerres pour voir que sans pesticides, on a quand même des ravageurs et bien plus importants que d'éventuelles résistances : http://www.fao.org/emergencies/fao-in-action/stories/stories-detail/en/c/387883/. Quand à la règlementation, vous savez bien que les normes de toxicité ne justifient absolument pas ces précautions. Sauf si bien entendu on pense que la France a raison contre tous (le Canada, l'australie autorise l'atrazine à des seuils plus élevés) et que nous sommes les meilleurs... On connaissait les effets du tabac depuis 1910 et aucun consensus scientifique n'a été bougé avec les lobbys, vous confondez avec les instances de régulation plus influençables, les études a priori doivent être lus sans a priori. Je n'aime pas donc la façon dont vous balayez. Et sinon pour moi aucun lobby ne doit être privélégié : on doit faire le tri et ne s'attarder que sur ce que dit la science. <br /> Pour votre paradoxe, je connais mais je ne vois pas le rapport ici puisque les conclusions ont été analysées avec ces facteurs de confusion et qu'on sait la prévalence de ces maladies. Au niveau de la société toute entière, quel intérêt de compter une surmortalité alors qu'elle est inférieure à cette société ? La comparaison avec la population totale est tout à fait pertinente car on parle bien d'une évaluation globale et pas qu'au sein des agriculteurs.De plus Le débat est sur le critère retenu pour calculer un cout, comme il est précisé dans ces études ça corrèle les autres métiers pénibles. Donc est ce vraiment pertinent? La vie tue non? Quel intérêt de dire que des métiers sont plus pénibles que d'autres, il faut les arrêter?C'est un raisonnement global sur la société, la critique est ici sur les critères choisis qui sont absurdes et en raisonnement circulaire. Pas sur le fait qu'il y ai une petite surmortalité sur certains cancers comme dans tous les métiers pénibles (et pire chez les ouvriers qui vivent moins longtemps). On pourrait dire que l'industrie nuit à la société, les travaux pénibles etc... C'est absurde. Et je répète votre critère d'externalité positive n'est absolument pas suffisant, il en faut au moins une dizaine dont la biodiversité perdue par la baisse des rendements (ceux là remplissent un facteur éco et de balance commerciale, mais pas seulement), l'apport en conditions de vie et travail (malgré tout ), l'effet culturel et sociétal (nourriture diversifiée, effet sur la nutrition?), les fruits et légumes plus accessibles etc. L'indépendance vis à vis des autres pays et une souveraineté alimentaire.. L'auteur le dit lui même que tout ça est difficile à calculer sans expertise collective et a reconnu l'incertitude sur la santé. ça montre bien que son étude n'avait pas pour but de quantifier exactement, il a argumenté sur des exemples. Et sinon votre truc des externalités économiques c'est très critiqué par les écologues, désolé le fait de monétiser un oiseau ça me parait contestable et une seule étude à l'appui). C'est peu fiable et c'est très économiciste comme vision. C'est un champ d'appropriation par les économistes qui voudraient monétiser et ce n'est pas une science exacte.
F
Je ne veux pas (et je n'ai pas) parlé d'étude française (Agrican ou autre), parce que le sujet de départ concerne les USA… Donc si vous voulez changer de sujet c'est votre droit, mais je préfère ne pas m'éparpiller.<br /> <br /> Pour le reste oui je « décrète » qu'il faut comparer des choses comparables. Incroyable, non ? Si vous avez vu la vidéo sur le paradoxe de Simpson vous avez dû comprendre pourquoi. Sinon je peux vous expliquer.<br /> <br /> Vous dîtes : « on ne critique jamais l'origine mais la validité scientifique des travaux » <br /> Puisque vous avez lu l'étude, vous n'avez pas dû échapper à la phrase : « ‘‘only factor that predicted a review article’s conclusion was whether its<br /> author was affiliated with the tobacco industry’’ (Barnes and Bero 1998) »
T
Oui je parlais bien de l'étude français et non agricole, il y a avait des différences de résultats entre les deux (française c'est 160 000 personnes) et elle est là http://cancerspreventions.fr/wp-content/uploads/2014/12/AGRICAN.pdf. Ce n'était pas notre cas, il n'y avait pas de surmortalité pour le cas français. Une telle analyse me semble pertinente dans le cas français vu qu'on a pas la même biodiversité, les mêmes surfaces, le même modèle agricole etc. Sans compter la règlementation. Et les cancers que vous citez sont ceux qui ont une plus forte prévalence chez les agriculteurs, mais si globalement ils vivent plus longtemps et sont en meilleure santé franchement ça n'a aucun sens ce que vous dites.
T
J'ai parfaitement lu l'étude donc merci de ne pas me prêter des intentions, et je ne parle pas de la propose mais des SOURCES. Qui sont consultables, on ne critique jamais l'origine mais la validité scientifique des travaux. Ah vous décrétez qu'il faut pas comparer les deux, pourquoi INSERM et AGRICAn l'ont fait donc? Ils sont idiots? Vous faites vous mêmes les conclusions alors que leur étude est suffisamment détaillé pour savoir quels sont les causes. Ils vivent 3 ans de plus, donc non il n'y a pas de surmortalité. C'est votre interprétation. En tout cas on peut difficilement le calculer. On se demande pourquoi l'auteur de l'étude dit qu'il est impossible de calculer ses couts... C'était une synthèse biblio pour soulever le problème, il a calculé un cout à une periode de temps donné, pas pour maintenant. http://www.actu-environnement.com/ae/news/denis-bourguet-ratio-couts-benefices-pesticides-26451.php4#xtor=EPR-1. Quelles études financées par l'industrie? On ne cite aucune de celle là, et des preuves de reproductibilité différente? Si c'est le cas elles sont comparables mais pour le moment on a que cette étude de cohorte qui est plus fiable que des études isolées.
F
Je suis consterné que vous repreniez la prose de forumphyto.fr sans recul critique.<br /> <br /> Surtout vous n'avez pas lu mon commentaire puisque j'explique pourquoi il y a moins de cancer en général (population active qui a une activité physique, qui fume moins, etc). C'est pourquoi il faut faire attention à ne pas comparer les agriculteurs et la population générale : ils ne sont pas comparables. Faire une telle comparaison c'est tomber dans le paradoxe de Simpson : https://www.youtube.com/watch?v=vs_Zzf_vL2I Et c'est donc pour ça qu'il faut ajuster pour les différences, ce que fait très bien l'étude dans l'extrait que j'ai déjà cité. En prenant en compte les différences de population, il y a bien une surmortalité.<br /> <br /> Quant aux conflits d'intérêt, justement c'est ce que montre l'étude (que vous n'avez pas lue) et que j'ai citée, il y a une différence entre les études financées par l'industrie et non financées par l'industrie sur les conclusions. Pourtant il n'y a pas de différence de qualité dans les études.
D
"La Recherche" s'y met aussi. C'est désespérant !
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F
Je vais me concentrer uniquement sur la review de Bourguet de Guillemaud.<br /> Afin que tout le monde puisse la consulter, j'en donne aussi le lien : http://link.springer.com.sci-hub.io/chapter/10.1007/978-3-319-26777-7_2<br /> <br /> Il est assez ironique de reprocher à l'étude sa longueur : « aussi longue que fantaisiste ». Elle aurait fait 2 pages, vous auriez reproché son manque de sérieux.<br /> Vous oublié surtout de rappeler qu'il s'agit d'une review, c'est à dire d'une synthèse des travaux sur le sujet. Ce ne sont pas les auteurs qui sortent une estimation au doigt mouillé mais ils s'appuient sur plusieurs dizaines d'études précédentes.<br /> <br /> Ce ne sont pas les auteurs de cette étude qui estiment à 30$ la valeur récréatives des oiseaux mais d'autres études (et vous pouvez allez les voir pour connaître la justification). Votre point (7) montre que vous avez survolé l'étude plutôt que lue : « les notes en annexe du tableau donnent d’ailleurs une estimation plus faible (3.5 milliards) . Allez comprendre ». La différence est pourtant simple 3,5 milliards correspond au coût à l'époque des études mentionnées, le coût dans le tableau est un coût en $ de 2013. Vous oubliez aussi de mentionner les coûts qui n'ont pas été pris en compte, pourtant mentionnés dans l'article du Monde : « Ils n’ont ainsi pas pris en compte les effets des pesticides sur les malformations congénitales, de la surproduction agricole sur l’obésité, etc. Il aurait aussi été possible d’inclure les “externalités sociales” liées à l’utilisation des pesticides : ces derniers jouent sur la taille des exploitations, l’emploi, le tissu social… ». Vous oubliez aussi de mentionner la table 2.15 qui mentionne les différents ratios bénéfices/coûts variant entre 0,7 et environ 3. Le ratio le plus élevé étant aussi l'étude la plus ancienne (sans elle, on est entre 0,7 et 2,3). Si bénéfice des pesticides il n'est donc pas si gigantesque que cela.<br /> Cette étude a des limites (on peut notamment lui reprocher de ne pas avoir utilisé de fourchette), on peut aussi lui reprocher d'imputer le surcoût de l'agriculture biologique, mais il ne faut pas la caricaturer. Les surcoûts, faute de données, sont aussi dans de nombreux cas sous-estimés (par exemple connaître le nombre d'oiseaux morts est un challenge, en plus des autres cas déjà mentionnés).<br /> <br /> Bref votre présentation est loin d'être dans une démarche rationnelle.
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N
"Vous oubliez aussi de mentionner les coûts qui n'ont pas été pris en compte, pourtant mentionnés dans l'article du Monde : « Ils n’ont ainsi pas pris en compte les effets des pesticides sur les malformations congénitales, de la surproduction agricole sur l’obésité"<br /> <br /> <br /> Pour l'obésité, c'est inexact les auteurs l'on pris partiellement en compte. C'est dans la rubrique surcout du Bio pour 6millards.<br /> Il y a juste une coquille sur le signe de l'externalité. Augmenter les prix est une bonne chose pour lutter contre l'obésité (dont par ailleurs sont avant tout victime les pauvres) selon l'économiste INRA/LSE.<br /> <br /> A contrario on pourrait répondre à cette économiste qu'au lieu de pénaliser les pesticides, il suffit d'augmenter la TVA sur les produits de première nécessite pour arriver au même résultat. Augmentez les prix, et les pauvres mangeront de la brioche bio.
S
Bonjour Factsory,<br /> <br /> " 1. Notez que ma critique ne porte pas seulement sur le conflit d'intérêt mais porte aussi sur le fond. Que pensez-vous de ce fond ?"<br /> <br /> Je trouve l'intérêt d'une telle étude très limité en raison des approximations rendues obligatoires par l'ampleur du calcul et des postes que l'on ne manquera pas d'oublier, volontairement ou non. Et puis entrent en ligne de compte, par exemple, des pesticides désormais plus utilisés. De l'aveu même de Monsieur Bourget, "On est incapable de faire le ratio coûts/bénéfices des pesticides".<br /> http://www.actu-environnement.com/ae/news/denis-bourguet-ratio-couts-benefices-pesticides-26451.php4<br /> Ce n'est pas vraiment ce qu'on avait cru comprendre à la lecture de l'article du Monde.<br /> <br /> " 2. Les conflits d'intérêts sont disqualificatifs depuis qu'on connaît le self-serving bias ou l'effet de réciprocité. Si cela ne vous suffit pas on peut aussi parler des nombreuses études qui ont identifié un biais de financement dans des domaines variés (pharmaceutiques, tabac, sucre, pesticides). Je dois reconnaître qu'il y a plus d'étude pour les trois premiers domaines que le dernier. Pour un petit tour d'horizon je peux vous proposer cet article : http://sth.sagepub.com.sci-hub.io/content/38/4/566"<br /> <br /> Les conflits d'intérêt existent et doivent être dûment déclarés mais quand à les éliminer entièrement... ce sera peut-être le cas quand l'argent poussera dans les arbres?<br /> <br /> " 3. De quelle complaisance parlez-vous ? De ma part ? Pouvez-vous me pointer un exemple ? Par ailleurs je suis toujours étonné de la comparaison entre le lobby des pesticides et céréaliers et le lobby bio. Sont-ils vraiment comparables ? Combien pèsent les uns et les autres ?"<br /> <br /> Ce n'est pas vous en particulier, c'est général. Ils sont comparés dans la mesure où le second s'est lancé dans une campagne de dénigrement systématique du premier, sous les applaudissements d'une partie du grand public. Le bio, c'est tout de même 63 milliards de dollars à l'échelle mondiale en 2012. À partir de combien de trouzillons de dollars un lobby devient-il significatif?<br /> <br /> http://www.organic-world.net/fileadmin/documents/yearbook/2013/web-fibl-ifoam-2013-25-34.pdf
F
Bonjour Stephane P.<br /> <br /> 1. Notez que ma critique ne porte pas seulement sur le conflit d'intérêt mais porte aussi sur le fond. Que pensez-vous de ce fond ?<br /> <br /> 2. Les conflits d'intérêts sont disqualificatifs depuis qu'on connaît le self-serving bias ou l'effet de réciprocité. Si cela ne vous suffit pas on peut aussi parler des nombreuses études qui ont identifié un biais de financement dans des domaines variés (pharmaceutiques, tabac, sucre, pesticides). Je dois reconnaître qu'il y a plus d'étude pour les trois premiers domaines que le dernier. Pour un petit tour d'horizon je peux vous proposer cet article : http://sth.sagepub.com.sci-hub.io/content/38/4/566<br /> <br /> 3. De quelle complaisance parlez-vous ? De ma part ? Pouvez-vous me pointer un exemple ? Par ailleurs je suis toujours étonné de la comparaison entre le lobby des pesticides et céréaliers et le lobby bio. Sont-ils vraiment comparables ? Combien pèsent les uns et les autres ?
S
Depuis quand les conflits d'intérêts sont-ils disqualificatifs, et pourquoi ceux touchant l'industrie du bio sont-ils considérés avec tant de complaisance?
F
@Thibault<br /> Je n'ai pas tout compris à votre message. Le fait que les études soient vieilles n'est pas forcément un problème sachant que la review estime le coût/bénéfice pour les années 90 aux USA…<br /> <br /> Pour le reste j'ai cliqué sur lien pour arriver sur un blog en situation de conflit d'intérêt (mauvais départ). Pour m'assurer de la crédibilité de l'article je prends la première affirmation en lien avec une publication scientifique dûment citée : « il n’y a aucune surmortalité par cancer chez les applicateurs de pesticides, même pour les cancers dont la prévalence avait été trouvée plus élevée chez eux (prostate, LNH, mélanome, myélome multiple) ». Étonné, je vais voir la publication. La mortalité tout cancer est effectivement inférieure à la population générale. Mais c'est normal : c'est une population active qui exerce une activité physique, ce qui constitue des éléments plutôt protecteurs. Par contre l'étude dit aussi : « After adjusting for the lower mortality of the cohort, we observed relatively higher rates of death among applicators from lymphohematopoietic cancers, melanoma, and malignancies of the digestive system, prostate, kidney, brain, thyroid, eye, and ovary. Among spouses, we observed higher adjusted mortality rates for lymphohematopoietic cancers and malignancies of the digestive system, breast, ovary, and brain.». Une contradiction directe avec les affirmations du blog en conflit d'intérêt forum-phyto.fr. J'ai donc arrêté de perdre mon temps et j'ai fermé l'onglet. Action de salubrité publique que je ne peux que vous recommander.
T
Les études citées sont justement de vieilles études partielles et non reproduites. Et aussi pour beaucoup de données, rappelons que le WWF estime à 45% la perte des habitats par la déforestation pour l'agriculture. Donc la grosse externalité positive ce sont ces biens habitats économisés par les rendements. Quant aux études santé, elles reprennent des études avec des valeurs jamais confirmées, vu qu'on a eu les cohortes depuis et les 2000 morts sont surestimés. Vous trouverez un article bien plus détaillé ici : http://www.forumphyto.fr/2016/03/24/couts-benefices-des-pesticides-une-mauvaise-plaisanterie-de-linra/
P
1/ Je ne vois pas trop le rapport entre le réchauffement climatique et les pesticides. <br /> <br /> 2/ Sur la question des externalités, il faut bien voir qu'attribuer une valeur à une vie permet de mener des calculs utiles. Ça permet de décider quelle est la mesure la plus utile quand on a un choix à faire. Ça n'a jamais été relié à un flux monétaire réel. Ça donne plutôt une idée de la somme d'argent qu'on serait prêt à débourser pour sauver une vie. Mais ce n'est pas là que l'étude pêche.<br /> <br /> Si on fait un tel calcul, ce que rapporte les pesticides ne peut être limité au chiffres d'affaires du secteur. Pour une raison simple: s'il existe des externalités négatives, il existe aussi des externalités positives. En fait, quand on achète un produit sur un marché, un des points exposés rapidement en économie est qu'il existe un "surplus du consommateur": le produit vaut en moyenne plus pour le consommateur que ce qu'il paye en argent. En d'autres termes, certains des acheteurs seraient prêts à payer plus.<br /> <br /> Dans le cas présent, qu'est-ce qui est sans doute oublié? Le pertes probables de rendement et/ou les surplus de travail pour préserver les cultures.
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T
Dans ce rapport interminable, il n'y a pas vraiment de quantification non plus, ils reprennent surtout des données car ça nécessite une expertise collective ce genre de chose (signalé par Foucart). La partie santé est un exemple de cherry picking patenté parce qu(il n' ya même pas les études de cohorte menées aux USA et en France et qui sont largement plus fiables que les études isolées. Idem pour les études aux riverains alors qu'on a aucune données fiables et que celles donnant la présence de pesticides dans les cheveux n'ont rien montré d'inquiétant. Sur les externalités positives, c'est même plus que ça justement. Il n'y a pas que les rendements. On peut compter la charge de travail effectivement (soit on a plus d'emplois donc il faudrait le calculer et ça risque d'être compliqué), mais aussi inclure la pénibilité et les risques encourus... La perte de rendements entraine une hausse des surfaces et donc une perte d'habitats si on conserve la même quantité de production. Comment quantificier cette biodiversité perdue? En fait c'est exactement le même problème que pour quantifier les services écosystémiques et la biodiversité impactées. C'est quand même peu fiable et les écologues sont assez critiques sur cette "monétarisation" de la nature. Il est difficile d'attribuer des valeurs vu la définition complexe de la biodiversité. On pourrait aussi essayer d'inclure la valeur patrimoniale des paysages, la diversification d'une nourriture, quel est l'impact positif au niveau nutritionnel? Etc; bref il y a bien besoin d'une expertise collective, et Foucart le dit à la fin, c'est donc une publication qui ne montre rien et qui sert vraiment sa comm.